Arborer un badge signé d'un artiste pour dire qu'on est vacciné et tenter d'ouvrir le débat, c'est ce que propose la municipalité d'Aigues-Mortes dans le Gard. En une semaine, une centaine de ces broches a été vendue à l'office de tourisme. Mais l'initiative ne fait pas l'unanimité dans la cité.
Multicolore, bleu, rouge avec le V de la victoire ou rayé façon marinière : à chacun d'afficher la couleur. Mais sur les badges édités par la mairie d'Aigues-Mortes dans le Gard, le message est le même : "je suis vacciné.e". A l'office du tourisme de la cité médiévale, très fréquenté en ce début d'été 2021, une centaine s'est déjà vendue en une semaine. Certains en achètent pour toute leur famille.
S'afficher et discuter
Ceux qui choisissent d'épingler la petite broche sur leur T-shirt se disent fiers d'afficher leur assentiment pour la vaccination anti-Covid, seule solution à leurs yeux pour éradiquer la pandémie. Susciter le débat, c'est justement l'objectif de la municipalité de la commune gardoise, comme l'explique Arnaud Fourel, adjoint au maire en charge de la réussite éducative, de l'enfance, de la jeunesse, des sports et de la communication.
Cette volonté de mettre en place ces badges date de la mi-juin, pour créer le débat, la discussion entre les gens et dans les familles.
Débat ou discrimination ?
Alors ces badges permettront-ils vraiment d'échanger sereinement et d'apaiser le débat ? Rien n'est moins sûr au vu des quelques réactions recueillies cette semaine dans les rues d'Aigues-Mortes par nos reporters Auriane Duffaud et Christelle Nicolas. Le sujet reste sensible et le message a tendance à diviser.
Certains parlent de "discrimination entre vaccinés et non-vaccinés", d'autres redoutent que cette initiative n'accentue davantage encore les divisions entre les Français.
Conçus par des artistes de renom
Vendus 2 euros pièce, les badges se déclinent en 4 modèles conçus par trois artistes : Caroline L., créatrice montpelliéraine, la graphiste Sophie Lavilliers, épouse du chanteur Bernard Lavilliers dont elle signe les pochettes d'albums, et le peintre François Boisrond, créateur du logo du Sidaction, dont les oeuvres sont exposées dans plusieurs grands musées.
Les bénéfices de la vente de ces badges pro-vaccin seront reversés à des associations caritatives et sociales.