Il y a trois semaines, la Commission européenne validait une campagne d'arrachage pour soutenir le monde viticole, durement éprouvé par les crises. Le préfet du Gard a fait le point avec la profession après les vendanges et le sujet était au cœur des discussions.
C’est une visite traditionnelle après les vendanges : préfet, élus et autorités administratives viennent prendre le pouls du monde viticole. Une petite récolte, un marché atone : les conditions d'une crise avec tout de même la perspective de l'arrachage prochain pour soutenir les prix et les viticulteurs. "Si vous avez moins de production, vous allez automatiquement avoir moins de quantités. Le fait de faire diminuer cette offre va faire remonter les cours pour qu'ils soient cohérents, on l'espère, avec notre travail", note Pierre Jauffret, président des vignerons indépendants du Gard.
Prime à l'arrachage insuffisante
Il y a trois semaines, l’Europe a alloué une enveloppe de 120 millions d'euros à la France pour soutenir l'arrachage définitif de vignes. Chaque hectare supprimé vaudra 4 000 € aux viticulteurs, mais au final, les besoins pourraient être bien supérieurs. "L’enveloppe allouée ne sera à mon avis pas suffisante.
Les vignerons coopérateurs d'Occitanie et les vignerons coopérateurs de France ont dit qu'il y aura entre 60 et 70 000 hectares qui seront arrachés. Or l'enveloppe correspond à 37 000 hectares.
Anthony BafoilPrésident des caves coopératives du Gard
Il faut donc que l'État mette encore la main à la poche", ajoute Antony Bafoil, président des caves coopératives du Gard.
Risque de déception
Il est impossible pour l'instant de savoir combien d'hectares les producteurs du Gard demanderont à arracher sur les plus de 50 000 que compte le département. Mais ce devrait être plusieurs milliers et il y aura sans doute des déçus. Ce soutien est essentiel, mais il ne faut pas juste se contenter de l'arrachage et d'une aide ponctuelle, mais essayer de tracer un avenir. Et l'avenir ce n'est pas la disparition du vignoble", conclut Jérôme Bonet, préfet du Gard, interrogé par France 3 Pays gardois.
L'arrachage ne sera qu'une solution limitée, et l'État devra arbitrer entre les différentes régions viticoles. Des annonces sont attendues dans les prochaines semaines.