C'est une maladie qui a particulièrement touché cette année les viticulteurs, favorisée par un printemps pluvieux : le mildiou, un champignon qui s'attaque à toutes les parties de la plante. Dans le Gard, les vignerons déplorent des pertes importantes, et s'inquiètent des conséquences de l'interdiction de certains produits de traitement sans solution alternative.
C'est une maladie causée par un champignon, qui a particulièrement affecté différents vignobles français pour ce millésime 2024, marqué par un printemps pluvieux.
En parcourant les parcelles en agriculture biologique d'un jeune viticulteur de la Vaunage, dans le Gard, Denis Vernier, le président de la fédération départementale des vins IGP (Indication géographique protégée) montre l'étendue de la présence du mildiou. "Dans le Gard, on compte 500000 hectolitres de vin en moins", détaille-t-il. Soit une perte de 20 % des récoltes à venir, toute appellation confondue, selon l'évaluation de l'ICV, l'Institut coopératif du vin.
"Les pertes de récolte sont considérables"
Le champignon impacte les feuilles de vigne, mais aussi les grumes et les grappes.
Le beau temps, le soleil permettra que ce qui reste soit de qualité, mais on n'avait jamais vu un problème de cette dimension.
Denis VernierPrésident de la fédération des vins IGP du Gard
Si le président est confiant sur la qualité du vin, il est davantage préoccupé par les limites des traitements préventifs du mildiou, notamment pour les viticulteurs en agriculture biologique. "On ne peut pas traiter, si ce n'est avec des produits comme la bouillie bordelaise. Le résultat est que les pertes de récoltes sont considérables", décrit-il.
"Beaucoup de produits [de traitement] nous ont été enlevés, mais sans produits de remplacement, regrette également Christophe Aguilar, président des vins IGP Coteaux du Pont du Gard, viticulteur bio de Bezouce, dans le sud de la vallée du Rhône. Il me semble que c'est important, je pense qu'il faut faire un audit pour comprendre pourquoi nous sommes dans cette impasse technique".
La perte de récolte va fragiliser les viticulteurs sans que ceux-ci ne soient sûrs de bénéficier d'une compensation, dans ce secteur qui a connu des crises à répétition.
Reportage d'Alexandre Rozga et Pauline Sauthier