Après deux fusillades mortelles cette semaine à Nîmes, dans le quartier Pissevin, l'heure est au recueillement et à la réappropriation des lieux par les habitants. Un concert et une marche blanche ont eu lieu ce samedi 26 août.
Semaine mortelle pour le quartier Pissevin de Nîmes. Ce lundi 21 août, vers 23 heures, un enfant de dix ans est décédé. Jeudi 24 août, à 3 heures du matin, un jeune homme de 18 ans a perdu la vie. Les victimes sont décédées par arme à feu, sur fond de narcobanditisme.
Mais après l'effroi, la vie reprend. Ce samedi, les habitants du quartier ont rendu hommage aux garçons tués et ont assisté à un concert.
Pour se réapproprier leur quartier et ne pas se laisser dicter par le trafic de drogue, ils ont décidé de maintenir le concert prévu de longue date.
Rapper pour oublier
"C'est un rassemblement pour apporter un message et nos valeurs : Peace, love, unity and having fun. On est devant la Médiathèque qui est fermée et on espère sa réouverture", raconte le directeur artistique de l'association Stand'Hop.
Ce concert, organisé à la demande de la Préfecture pour fédérer la culture du quartier, a comme point de départ la volonté de rouvrir la médiathèque Marc Bernard, fermée depuis l'agression d'un journaliste de M6 en juin dernier.
On est aussi là pour prouver que les services de police peuvent nous mettre en sécurité et que malgré tout, il y a encore de la vie dans le quartier. Beaucoup ne sont pas descendus par peur mais d'autres sont venus apporter leur soutien.
Maoulida, directeur artistique de Stand'Hop de Nîmes.
Marcher pour se recueillir
Après le concert, à 18 heures 30, un rassemblement a été organisé pour rendre hommage aux victimes des fusillades. Le quartier Pissevin, 13 000 habitants, est l'un des plus pauvres de France. Ici, 70 % des personnes vivent sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage atteint 46 %.
Beaucoup se disent choqués par ces violences. La marche blanche a été organisée par la communauté comorienne, proche de la famille de Fayed, le garçon de 10 ans tué lundi.
Malgré une guerre des gangs en cours
Selon des chiffres de l'ex-procureur de Nîmes, Eric Maurel, une quinzaine de règlements de compte avaient fait huit morts à Nîmes en 2020 et trois en 2021, dont un adolescent de 17 ans.
Alors malgré ces manifestations de soutien populaires aux victimes, la guerre des gangs entre trafiquants de drogue semble se poursuivre. Une unité de sécurité spéciale, la CRS 8, a été déployée dès jeudi soir. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, annonce que des policiers du RAID de Marseille seront aussi dépêchés sur place.