A cause de la guerre en Ukraine, les coûts des matières agricoles s'envolent. Les répercussions n'épargnent pas le Gard. A Nîmes, les céréaliers s'inquiètent surtout de la flambée des prix des engrais.
La guerre en Ukraine a des répercussions sur les terres agricoles partout en Europe et dans le monde. En France, le prix de la tonne de blé s'emballe. En un an, le tarif a augmenté de 60%. Aujourd'hui, une tonne de blé coûte près de 400 euros.
Les céréaliers continuent de semer malgré la hausse des coûts de production. A Nîmes, la famille Bastide, père et fils, a semé pour 30 hectares de blé sur son exploitation cette année.
Le prix des engrais a doublé
Si la récolte attendue début juillet s’annonce bonne, celle de 2023 paraît déjà compromise comme l'explique Rémi Bastide : "Pour la future récolte, ce qui nous inquiète, c'est le prix des engrais et de savoir si on va être approvisionnés ou pas."
L'exploitation de blé a besoin d'engrais azotés à plus de 1 100 euros la tonne, produits en Russie et en Biélorussie dont le prix a plus que doublé en l’espace d’un an.
C'est le réflexe de faire des stocks chez eux qui créé la pénurie. Quand les clients achetaient avant un seul sac de deux kilos ou dix kilos, maintenant ils en prennent deux ou trois avec la peur de ne plus en trouver et aussi que les prix flambent.
Marc Bastide, exploitant agricole à Nîmes
Avec ses deux moulins mécaniques, la petite entreprise artisanale produit 20 à 30 kilos de farine dans chacune de ces deux meules.
Aujourd’hui la flambée des coûts de production met en danger son activité comme l'explique Marc Bastide : "On est inquiets pour les répercussions par la suite, pour les clients sur la farine, sur l'alimentation animale, sur les éleveurs, sur tout l'ensemble de la consommation de ces céréales."
Ces farines de blé mais aussi de maïs destinées à la vente directe aux particuliers et aux magasins de terroir s’arrachent désormais. L’exploitant prévoit d’augmenter ses prix de 10%.
Pour compenser, la mise en culture des jachères
Pour compenser la baisse de la production mondiale de céréales, l'Union européenne a autorisé la mise en culture des jachères sur les semis.
Cédric Santucci, céréalier et Vice-président Chambre d'Agriculture 30, détaille : "Par exemple ici, nous sommes en petite Camargue, sur des terres qui craignent moins la sécheresse avec des sols plus profonds. Là, les agriculteurs concernés peuvent choisir de semer tournesol ou maïs parce qu' est presque sûr d'assurer un rendement derrière."
Pour le blé déjà planté, c’est trop tard, mais il reste des possibilités pour les cultures de printemps.