REPORTAGE. Agriculture : comment la filière du pain bio résiste dans le Gard

En 2023, 5 % des exploitations en agriculture bio seraient repassées en agriculture conventionnelle. Les acteurs de la filière boulangerie se mobilisent. Parmi les solutions mises en avant par le secteur : la concertation entre producteurs et consommateurs, pour une meilleure adaptation.

Dans sa boulangerie de Vers-Pont-du-Gard, Dominique fabrique des petits sablés pralinés. Des pâtisseries maison qui ont du succès mais pour lesquelles il ne peut pas se permettre d’utiliser de la farine bio : le gâteau verrait son prix multiplié par deux. "Ils seraient invendables !" selon le professionnel. 

La farine bio et locale qu’il utilise, il la réserve pour ses déclinaisons de pain. Des produits qui mettent en valeur sa boulangerie, mais qui demandent aussi quelques sacrifices. 

"Pour le pain bio, on a augmenté les prix, mais nous n'avons pas vu une baisse de clientèle, pour le pain en tout cas. On fait quand même de plus en plus de volume en pain bio et cela nous permet de nous en sortir, mais j'ai pris sur moi pour pérenniser l'affaire. J'ai tout simplement baissé mon salaire et je n'ai pas remplacé mon ouvrier qui est parti", confie Dominique Quelo, boulanger-pâtissier. 

 

Partenariats agriculteurs et boulangers  

Pour éviter que les artisans et les agriculteurs bio ne soient tentés de revenir à des productions traditionnelles et abandonnent le label, l’association Raspaillou établit des partenariats entre eux. 

Une façon de garantir des débouchés à moins de 100 km et des revenus stables. 

"Aujourd'hui, la filière Raspaillou, qui est une filière de blé et pain bio locale et qui existe depuis 15 ans, permet à des agriculteurs de maintenir leurs revenus. Cela a aussi conforté certaines installations de nouveaux agriculteurs qui s'installent dans le Gard. Ils sont rassurés par la présence de cette filière et la possibilité de l'intégrer, en ayant une visibilité à long terme sur le prix auquel ils vont vendre leur blé", explique Juliette Bellay de l'association Raspaillou – Le pain bio Occitanie.

Et la filière est en progression. "On a commencé par 40 tonnes et on est monté petit à petit. Il faut créer le marché, il faut convertir des boulangers pour qu'ils se lancent dans le pain bio. En général, on prévoit à l'avance. On produit ce qu'on écoule", détaille Jean Louis Poulon, agriculteur bio.

Aujourd’hui, cet agriculteur parvient à écouler 500 tonnes de blé bio par an, entre autres auprès de la boulangerie du village. 

D’autres filières tentent la même expérience pour sortir de la crise. Le maraîchage par exemple ou les plantes aromatiques et médicinales. 

Écrit avec Pascale Barbès. 

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