Cinq personnes ont été blessées dans une fusillade dans le quartier du Chemin-bas d'Avignon. Le quartier est régulièrement en proie à des règlements de compte.
Une nouvelle fusillade a eu lieu mardi soir dans le quartier du Chemin-bas d'Avignon, à Nîmes dans le Gard. En début de soirée, des personnes à bord d'un véhicule ont ouvert le feu sur un groupe de jeunes hommes, âgés de 19 à 30 ans, au niveau de la place Michel Bully.
Selon nos informations, quatre personnes ont été légèrement blessées, et une cinquième plus grièvement. Elle aurait reçu deux impacts de balle au niveau de la jambe. L'homme a été opéré en urgence et son pronostic vital n'est pas engagé.
Les auteurs en fuite
Selon l'Agence France Presse, les tireurs, qui seraient au nombre de trois, ont pu prendre la fuite à bord de leur voiture et un véhicule incendié a été retrouvé un peu plus tard sur la commune de Marguerittes, limitrophe de Nîmes, selon une source policière. La procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, précise qu'il n'y avait pas de lien établi "en l'état" avec la découverte du véhicule.
Le parquet a précisé qu'une enquête de flagrance avait été ouverte et confiée au service interdépartemental de police judiciaire "pour tentative de meurtre en bande organisée, détention d'arme, recel de vol en banque organisée, dégradation de biens privés par moyen dangereux pour les personnes en bande organisée."
Le quartier du Chemin Bas d'Avignon est régulièrement le théâtre de fusillades, sur fond de règlement de comptes. En février, un homme était abattu sous les yeux de son fils de huit ans.
Des policiers en sous-effectif
Rémy Alonso, du syndicat de police Alliance, décrit une "lutte incessante" contre le trafic de stupéfiants dans ce quartier, qui a explosé ces dernières années. Il déplore un nombre insuffisant de forces de l'ordre dans la ville. "Il faut affecter de façon pérenne beaucoup plus de fonctionnaires sur Nîmes pour absorber la quantité de dossiers".
Les effectifs ont bien été augmentés ces dernières années, mais de manière insuffisante, selon lui. "Si on veut vraiment faire quelque chose de correct il faudrait une trentaine d’officiers de police judiciaire et 70 officiers de voie publique en plus".
Même constat du côté de Bruno Bartocetti, secrétaire national du syndicat de police UN1TÉ Zone Sud, qui reconnaît tout de même l'intérêt des opérations "Place nette", "pour montrer qu'on occupe le terrain".
Il est impossible d'être sur place 24 heures sur 24, 365 jours par an.
Bruno BartocettiSecrétaire national du syndicat de police UN1TÉ Zone Sud
Soulager le travail des enquêteurs
Pour lui, c'est surtout le travail des enquêteurs qu'il faudrait soulager. Pour cela, il propose des pistes : augmenter le nombre de caméras de vidéosurveillance, développer la surveillance par drones. Autant de mesures qui, selon lui, pourraient avoir "un effet dissuasif".