La saison de la récolte du safran a commencé dans le Gard. Mais les producteurs constatent déjà une baisse de rendement importante cette année. La faute à des températures trop douces, qui freinent la floraison.
Début novembre, la récolte de safran devrait battre son plein dans le Gard. Pourtant, dans les champs de Nîmes, le constat est amer. "Il manque des nuits fraîches, à 10 degrés maximum, pour que le safran sorte", explique Yves Texier, producteur en Camargue. La floraison a donc pris du retard cette année, et les fleurs violettes sont moins nombreuses.
Un travail de titan
Sur une petite parcelle près de Nîmes, des visiteurs découvrent l’art de l’émondage. C’est une étape cruciale. Elle consiste à extraire le pistil rouge de chaque fleur, le précieux safran. Jacqueline Brouillet, qui participe à un atelier, témoigne : "C’est vraiment un travail énorme. On comprend pourquoi le safran est si cher."
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Le safran demande beaucoup de fleurs et de patience. Pour obtenir un kilo de safran sec, il faut environ 200 000 fleurs de crocus. Chaque étape se fait à la main. C’est pour cette raison que l’épice est aussi chère.
"Depuis une semaine, on passe dix heures par jour à émonder", raconte Antoine Bogard, un autre producteur. Pour ces petits producteurs, il serait difficile de salarier des employés pour un travail aussi intensif sur une si courte période.
La récolte de 2024 sera très faible
Après l’émondage, le safran doit encore être séché. Cette étape réduit son poids de près de 85 %. Au final, malgré tous leurs efforts, les producteurs peinent à vivre de cette culture. Beaucoup d’entre eux sont retraités ou ont un autre métier.
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Cette année, la faible récolte accentue encore cette difficulté. Dans le Gard, les producteurs se demandent comment ils pourront continuer à cultiver cette épice rare et précieuse.