Au deuxième jour du procès des braqueurs présumés du casino d'Allègre-les-Fumades, la cour a examiné la personnalité des accusés et entendu des témoins toujours traumatisés deux ans après les faits.

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On l'appelle Poulinou, Chamallow. Antony Baptiste 37 ans, est décrit par ses proches comme un homme doux, avenant et sociable. Il ne travaille pas, touche le RSA. "Mais dit-il avec la ferraille cela lui suffit pour vivre". Quand on s'appelle Baptiste , (nom d'une célèbre famille gitane) - c'est pas facile sur Alès de trouver du boulot ", sourit l'accusé, et ce d'autant plus qu'à l'époque, il etait obèse et pesait 160 kilos.

Bon père de famille ou braqueur au sang-froid ?

Condamné à une amende pour recel de cambriolage et à six mois pour violences contre un agent hospitalier qui tardait lui rendre la dépouille d'un proche pour la veillée mortuaire, l'homme souriant et calme est loin de l'image du braqueur froid qui aurait participé au vol à main armée du casino d'Allègre-les-Fumades. Il nie toute implication dans ce braquage mais son embompoint entre autres pourrait l'avoir trahi. Plusieurs témoins évoquent un homme à forte corpulence qui aurait pointé une arme sur la tempe du directeur du casino pour l'obliger à lui remettre la caisse. Dans le box, l'accusé reste affable, calme et souriant. Il risque jusqu'à 20 ans de réclusion.

Joints, PMU, boules...

Au tour de Gaëtan Jean, 32 ans, lui aussi est issu d'une famille de gitans sédentarisés . A 30 ans son CV est quasi vierge. Il touche le RSA. Sa journée type : coucher à 5 heurs du matin après avoir passé la nuit sur des écrans . Lever à 13 h, PMU, aller jouer aux boules ... Il fume de 10 à 15 joints de cannabis par jour. Pour lui, une femme ça ne travaille pas ( il le répète à l'audience).

 Une femme, c'est fait pour s'occuper du linge et des enfants. Une femme, si elle travaille on a plus les aides sociales. 

L'un des accusés

"Vous n'avez pas trop travaillé c'est le moins que l'on puisse dire", sourit le président Eric Emmanuelidis . " J'ai changé, je travaille en prison" .

Le fait de vivre aux crochets des autres ça ne vous gêne pas ? demande Régis Cayrol, l'avocat général. C'est qui les autres ? Interroge l'accusé . Ceux qui paient des impôts .

Echange entre l'accusé et l'avocat général Régis Cayrol

La suite du procès est consacrée à l'audition des témoins. La plupart sont des clients du casino au moment du braquage.  La première n'a pas vu grand-chose juste, quelqu'un avec une capuche qu'elle a croisé en sortant . Le deuxième témoin non plus, juste des hommes armés dans le casino. Un troisième dit avoir vu deux individus armés qui leur ont demandé de se coucher sous la table. 

On s'est couché sous la tacle du black jack en attendant que ça se passe et que ça se termine. L'un des braqueurs avait l'air stressé, l'autre pas.

Témoin de la scène

Ils voient leur vie défiler

Une autre terrorisée a vu toute sa vie défiler et n'est pas sortie de chez elle pendant une semaine après l'attaque. Très émue, stressée et tremblant comme une feuille, la caissière qui travaillait dans ce casino depuis un mois seulement, raconte qu'elle a vu deux hommes armés criant et menaçant qui ont braqué le casino tandis qu'elle était recroquevillée par terre. L'un d'entre eux a pointé une arme vers elle alors qu'elle était près de la caisse.

Elle reprend le travail de perdre son emploi

Elle a vite repris le travail très vite de peur de perdre son emploi. Depuis le braquage la quadragénaire ne supporte plus la foule. "J'ai peur de plus de choses qu'avant, mais ça va",tente de convaincre la dame qui ajoute que

"C'est dur de parler et de revivre ça".

La caissière du Casino

Ils avaient l'air de connaître les lieux . 

On a l'impression que la peur ne vous a jamais quittée.

L'avocat général Regis Cayrol

 Pourquoi être retournée au travail ? Je n'ai pas le choix. Je fais beauoup de nuits mais j'ai quand même un peu moins d'appréhension Mon mari est malade et lui ne peut pas travailler. Je n'ai pas le choix."

Avant et après le braquage

Le directeur du casino, témoin raconte un peu plus precisément la scène en expliquant comment les malfaiteurs lui ont fait ouvrir les coffres en lui pointant une arme sur la tête. "Quand j'ai ouvert le coffre j'ai vu toute ma vie défiler.  Je ne serai plus jamais comme avant.

J'ai une eu arme sur la tête et cela ne s'effacera jamais.

Le directeur du casino

3 Minutes, un tunnel

Invités par le président de la cour à enlever leur masque, tous les témoins ou preque ont décliné. "La plupart des gens sont pressés d'enlever leur masque sauf à cette barre" interroge mine de rien Eric Emmanuelidis. "Auraient-ils peur de quelque chose ? "Le temps était très long, il y a un effet tunnel", rapporte un autre témoin. Le braquage n'a duré que trois minutes . Une éternité. Aujourd'hui, le procès se poursuit avec l'audition des enquêteurs et le réquisitoire. Verdict demain.

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