Le blocus d'Auch depuis lundi et jusqu'à jeudi par les agriculteurs est une catastrophe pour certains commerçants et industriels. Des négociations ont permis ce mardi de laisser passer quelques camions de livraison. Mais les clients ne viennent pas.
C'est une zone industrielle et commerciale en impasse et désormais... dans l'impasse ! Coincée à l'ouest par la rivière Gers, à l'est par la RN 21, au nord par des exploitations agricoles et au sud par l'hippodrome, la zone industrielle du même nom vit difficilement le blocus imposé depuis lundi par les agriculteurs gersois. Ses 1200 salariés dans des restaurants, moyennes surfaces, entreprises de location de voitures ou de matériel, remplacement de pare-brise ou salle de sport vivent très difficilement le blocus.
"Au supermarché, ils ont vu quatre clients en tout lundi", explique l'un des patrons du secteur. Pourtant, durant la journée, après l'installation des tracteurs des agriculteurs dans le rond-point unique accès à cette zone industrielle et commerciale, la ville d'Auch a consenti à ouvrir les accès par l'hippodrome : les salariés ont pu rejoindre leur lieu de travail... mais les agriculteurs se sont empressés de barrer aussi cette route !
"Nous sommes solidaires avec leur mouvement, explique le président de l'association des commerçants de la zone de l'hippodrome André Causse, mais nous ne voulons pas que nos entreprises soient prises en otage. Notre zone est desservie par une voie privée, qui est donc barrée illégalement. Nous avons déposé une main courante, pour marquer le coup. Mais nous privilégions le dialogue avec les agriculteurs".
EN VIDEO / réaction d'André Causse, président de l'association des commerçants
C'est pour cela que ce mardi matin, une réunion a eu lieu entre les syndicats agricoles, les commerçants et la mairie d'Auch. Elle a débouché sur un accord pour faire entrer les camions de livraison dans la zone, particulièrement les camions-frigo. Des "laissez-passer" ont même été délivrés pour filtrer ceux qui ont le droit de rentrer et les autres.
Les professionnels s'inquiètent donc du manque à gagner pendant ce blocus, prévu de durer jusqu'à jeudi 15 février.
En Haute-Garonne et Tarn-et-Garonne, les agriculteurs qui bloquaient la semaine précédente ont obtenu gain de cause : des communes exclues de la nouvelle carte des zones agricoles défavorisées, qui permet de toucher des subventions européennes, ont été réintégrées. Mais dans d'autres départements, comme l'Aveyron, l'Aude ou le Gers, les agriculteurs sont en colère, estimant avoir été oubliés.