Planter des herbes aux pieds des vignes, le phénomène se développe dans les campagnes du sud-ouest. Au château Montus Bouscassé, à Castelnau-Rivière-Basse dans le Gers, 100% du domaine est recouvert par ces plantes. L’objectif est double : protéger les sols et nourrir la vigne.
Le château Montus Bouscassé, dans le Gers a choisi de recouvrir 100% de son domaine viticole par des herbes. Un phénomène en pleine expansion qui permet de protéger les sols et nourrir la vigne.
Préserver les sols
Des céréales, de la moutarde, des radis chinois. Le tout utilisé comme forteresse pour les futurs raisins du château Montus et Bouscassé. C’est ce que les agriculteurs appellent un couvert végétal. Une pratique bénéfique pour l’environnement.
"80% du rôle du couvert, c'est la protection du sol face à l'évolution du climat", affirme Antoine Veiry, vigneron. "Plus il va faire chaud, plus le sol va être sensible à la transpiration". Chaque année, le couvert végétal des 160 hectares du domaine est broyé puis transformé en matière organique. Un investissement de 40.000 euros.
Un engrais naturel
"Aujourd'hui ça nous permet de nous passer des engrais classiques", rajoute Antoine Veiry. "Car ces herbes vont capter tous les éléments dont la plante a besoin ; l'azote, le potassium et le phosphore pour son développement".
Et voila un beau couvert végétal en vigne étroite avec un paillage naturel dans les vigne. Avant/Après #lavignecontinue #champagnecuillier pic.twitter.com/vyTrejizNm
— Vincent Cuillier (@vincentcuillier) May 8, 2020
Age de la vigne, type de sol, espacement entre les rangs, rien n’est laissé au hasard au moment de choisir les plantes qui vont composer le couvert végétal. Une technique utilisée ici depuis une dizaine d’années sur l’ensemble du domaine, à une époque où le désherbage était la règle.
Un gage de qualité
"Moi quand j'ai commencé le métier, on désherbait tout à 100%", raconte Dominique Peyrecave, technicien conseiller viticole. "Après on ne désherbait plus que sous le rang et maintenant on va beaucoup plus loin car on utilise le potentiel de ces engrais verts".
Résultat, les vignes du domaine sont plus résistantes aux aléas climatiques et produisent un vin de qualité : "Cette technique-là va permettre de préserver les sols et donc de préserver la fraîcheur", explique Antoine Veiry. "Et donc ça va se traduire naturellement par la préservation de l'acidité naturelle dans les vins”, poursuit le vigneron.
Chaque année, le domaine produit entre 2 et 3 millions de bouteilles. Des vins vendus dans 46 pays différents. À consommer avec modération.