Le centre d’accueil pour demandeurs d’asile de Saint-Gaudens ouvre ses portes

Malgré le refus du maire de Saint-Gaudens, l'Etat a ouvert ce vendredi un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) de 38 places, a-t-on appris auprès de la préfecture de la Haute-Garonne. Il sera géré par une société d’économie mixte.

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Le ministre de la ville Patrick Kanner l'avait annoncé au maire de Saint-Gaudens, lors de son déplacement sur place le 10 octobre dernier : un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) allait ouvrir ses portes à Saint-Gaudens. La préfecture de la Haute-Garonne précise dans un communiqué que le CADA fonctionne depuis ce vendredi.

"D’une capacité de 38 places destinées à l’accueil de familles, il sera géré par la société d’économie mixte ADOMA, déjà gestionnaire d’établissements semblables en Haute-Garonne. Ces 38 places seront réparties dans des studios au sein de deux bâtiments, propriété de l’association Saint-Vincent de Paul, situés dans le centre ville. Les 12 premières places ouvrent le 25 novembre 2016 et les 26 autres places durant la deuxième quinzaine de décembre", précisent les services de l'Etat.

Le CADA accueillera ainsi, durant l’instruction de leur demande d’asile, les personnes qui souhaitent obtenir le statut de réfugié politique. Lesquelles bénéficient au cours de cette période d’un hébergement ainsi que d’un accompagnement administratif, social et sanitaire, financés par l’Etat.

En vertu d’engagements internationaux, les personnes qui fuient les zones de conflit dans le monde bénéficient en effet d’un droit au maintien en France pendant toute la durée de la procédure d’examen de leur demande d’asile par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).

"Il s’agit (...) d’un devoir de solidarité de la nation envers les demandeurs d’asile arrivés sur le territoire français",


explique la préfecture de la Haute-Garonne.

Le maire (Divers Gauche) de Saint-Gaudens, Jean-Yves Duclos, refusant l'implantation d'un CADA sur sa commune, avait, en signe de protestation, rompu le contrat de ville avec l'Etat. Du coup, les financements accordés par l’Etat au titre de la politique de la ville ont été suspendus. Le préfet annonce toutefois préparer un courrier à Jean-Yves Duclos pour lui demander la convocation d’un comité de pilotage du contrat de ville, "les acteurs de ce contrat actant la nécessité de poursuivre la politique de la ville en faveur des Saint-Gaudinois".

En vidéo, voir le reportage de Cécile Fréchinos et de Jack Lévé :

Le refus du maire de Saint-Gaudens de l'ouverture d'un centre d'accueil pour migrants sur sa commune aura fait du bruit pour rien. Depuis ce vendredi, un CADA de 38 places a été mis en place par la préfecture dans un quartier de la ville.

 

Le maire de Saint-Gaudens dénonce une "décision autoritaire de l'Etat"
Dans un communiqué publié vendredi, le maire de Saint-Gaudens affirme qu'il vient "d'apprendre l'ouverture par l'Etat ce jour du Centre d'Accueil permanent et définitif dans notre quartier reconnu par l'Etat en grande difficulté". 

Jean-Yves Duclos dénonce "une décision autoritaire de l'Etat" qui met ses administrés "devant le fait accompli, sans aucune prise en compte de leur position".

"Par le biais d'un communiqué de presse, Monsieur le Préfet me demande (...) de réunir le comité de pilotage du contrat de ville tout en m'informant du blocage des subventions déposées par notre commune", explique le premier magistrat de Saint-Gaudens, qui affirme également que "toutes nos demandes de subventions en instance dans les services de l'Etat relèvent d'un fonds issu de l'article 159 de la loi de finances pour 2016 qui est ouvert à tous les bourgs centres de moins de 50.000 habitants, politique de la ville ou pas".

Du coup, le maire de Saint-Gaudens poursuit son bras de fer avec le représentant de l'Etat. "Je n'organiserai aucune réunion de ce comité de pilotage tant que tous les dossiers de demandes de subventions de la commune ne seront pas débloqués par l'Etat", annonce-t-il.
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