Les anciens salariés de Molex seront lundi devant la cour d'appel de Bordeaux. Il s'agit de faire reconnaître la responsabilité de la maison-mère américaine dans la fermeture de l'usine française. La cour d'appel de Toulouse l'avait reconnue co-employeur mais la cour de cassation a cassé cet arrêt. 

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Molex Inc., société américaine, a-t-elle prémédité le pillage et la fermeture de l'usine Molex de Villemur-sur-Tarn ?
Les 283 salariés licenciés en 2009 en sont convaincus depuis le début et la justice leur a donné raison à plusieurs reprises. 
En 2013, la cour d'appel de Toulouse avait jugé la société-mère américaine co-employeur. Un jugement qui allait dans le sens du Conseil des Prud'hommes. 

Seulement voilà, la cour de Cassation a jugé quant à elle que l'arrêt rendu en 2013 était "insuffisamment motivé" et que l'affaire devait être rejugée par la cour d'appel de Bordeaux.
Ce sera chose faite demain, lundi 12 octobre, à partir de 14 heures. Les ex-salariés ont prévu de s'y rendre en nombre, comme toujours. 

Leur avocat, maître Jean-Marc Denjean, annonce apporter de nouvelles pièces prouvant que l'usine de Villemur-sur-Tarn, spécialisée dans les connecteurs automobiles, n'a pu prendre seule la décision de fermer le site. 

La fermeture de Villemur est une décision économique et sociale du groupe américain, et tout au long de la procédure, ce sont les dirigeants américains qui ont pris les décisions en s'immisçant dans la gestion de sa filiale. 

Molex en quelques dates
23 octobre 2008 : Molex annonce la fermeture de son usine de Villemur-sur-Tarn (31) qui emploie 283 salariés.

23 décembre 2008 : les salariés campent devant leur usine pour empêcher tout "déménagement".*

20 avril 2009 : les salariés "retiennent" deux cadres de l'usine pour tenter de nouer un dialogue avec la maison-mère.

30 avril 2009 : une médiation permet le report de quatre mois de la fermeture.

16 mai 2009 : un rapport confirme que le site de Villemur est viable économiquement.

19 mai 2009 : la justice ordonne la suspension du plan de restructuration et des licenciements.

7 juillet 2009 : préavis de grève illimité.

13 août 2009 : le ministre de l'industrie Christian Estrosi nomme un médiateur.

25 août 2009 : la direction confirme la fermeture.

28 août 2009 : un repreneur potentiel entre en scène.

14 septembre 2009 : annonce d'une reprise partielle par un fonds d'investissement américain.

15 septembre 2009 : les salariés entérinent le plan social qui prévoit 283 licenciements. 

Octobre 2009 : fermeture de l'usine.

6 avril 2010 : six mois de prison avec sursis sont requis contre deux anciens cadres de Molex pour délit d'entrave au CE.

24 septembre 2010 : début du combat judiciaire aux Prud'hommes.

18 octobre 2010 : Molex refuse de financer le plan social si les plaintes aux Prud'hommes ne sont pas retirées. 

4 novembre 2011 : liquidation judiciaire de Molex France.

7 février 2013 : la cour d'appel de Toulouse juge Molex Inc. co-employeur.

27 mars 2014 : le Conseil des Prud'hommes juge les licenciements abusifs. 


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