Les chiffres d'octobre sur la population carcérale sont alarmants. La situation se détériore. Désormais, l'Occitanie est la deuxième région la plus concernée par la surpopulation carcérale, derrière Paris.
Le problème n'est pas récent : le nombre de détenus explose depuis plusieurs années. On parle de surpopulation carcérale quand le taux d'occupation des établissements pénitentiaires dépasse les 100%.
Chaque mois, le ministère de la justice publie des nouveaux chiffres. En octobre, la région Occitanie est passée deuxième, en termes de surpopulation carcérale, derrière Paris. La capitale compte une densité de détenus de 145,8% et la région Occitanie de 135,5%. Des chiffres largement au dessus de la moyenne nationale : 118,1%.
Concrètement, comment se traduit cette surpopulation carcérale dans la région ?
Dans la maison d'arrêt de Seysses, près de Toulouse, les détenus vivent à trois voire quatre par cellule. Des cellules de 9 mètres carrés. Conséquence d'après Hugues Massaré, surveillant pénitentiaire et secrétaire CGT à Seysses :
Hugues Massaré pointe du doigt la peur qu'engendre sa profession. Il dénonce une hausse du nombre de détenus qui ne serait pas en corrélation avec le nombre de personnel. Lors des derniers recrutements, seulement 18 à 20% des candidats au poste de surveillant pénitentiaire se seraient présentés.La promiscuité va créer un manque d'intimité, des tensions au sein même de la cellule, des tensions que doivent gérer nos collègues.
Un surveillant gère 100 à 110 détenus. Ils devraient être deux en temps normal.
Quelle solution ?
La ministre de la justice, Nicole Belloubet, promet de construire de nouvelles prisons pour 2022. A Muret, 600 nouvelles places devraient voir le jour. Une fausse bonne nouvelle pour l'avocat et membre de la ligue des droits de l'Homme maître Pascal Nakache :
Quand les nouvelles prisons sont construites, on les remplit et le taux de surpopulation carcérale ne fait qu'augmenter.
Maître Pascal Nakache prône le développement de mesures alternatives à la détention. Il dénonce une société qui pense trop en termes de détention et envoie en prison "des gens qui n'ont parfois rien à y faire".
En vidéo / Le reportage de Cécile Frechinos et Virginie Beaulieu :