Airbus va fabriquer à Toulouse un vaisseau spatial géant pour ramener des échantillons de la planète Mars

C'est à Toulouse que sera construit d'ici 2031 le cargo spatial géant ERO chargé de récupérer des échantillons de roche de la planète rouge qui révèleront peut-être des traces de vie. Airbus Defence and Space vient de décrocher ce contrat de 491 millions d'euros. 

"Jackpot" pour Airbus Defence and Space à Toulouse. Ce sont en effet les sites toulousains de cette division du groupe aéronautique et spatial qui ont été choisies par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et la NASA pour construire le vaisseau spatial géant ERO ("Earth Return Orbiter").

Cette gigantesque sonde sera lancée en 2026 à bord d'Ariane 6, pour une mission de 5 ans, afin de récupérer les premiers échantillons du sol martien et les ramener sur Terre d'ici 2031, dans le cadre de la campagne internationale "Mars Sample Return".

Un vaisseau spatial géant

D'une envergure de plus de 40 mètres, d'un poids de six tonnes et d'une hauteur de six mètres, recouvert de 144 m² de panneaux solaires, le vaisseau spatial géant devrait mettre un an pour rejoindre la planète rouge et plusieurs autres pour en revenir.

Objectif : Mars et les échantillons de son sol

Une fois en orbite autour de Mars, le vaisseau toulousain servira de relais de communication avec une autre mission, lancée parallèlement par la NASA et en place sur la planète rouge. Il devra récupérer des échantillons du sol placés dans des boîtes pas plus grosses que des ballons de rugby, elles aussi placées en orbite. 

Ces "ballons de rugby" auront préalablement été satellisés autour de Mars par l'autre mission  A son bord, un robot (le "Sample Fetch Rover", ou SFR),  qui sera également fabriqué par Airbus, mais en Angleterre. Ce dernier récupérera les échantillons laissés sur place par Perseverance, le précédent rover américain (équipé d'une caméra fabriquée à Toulouse) qui a décollé fin juillet. Avant d'être placés en orbite, ces échantillons auront été stockés et collectés par le SFR."Il s'agit de naviguation visuelle. "Ces "ballons de rugby" lancés depuis Mars et mis en orbite, il va falloir les récupérer, selon les techniques dites de rendez-vous", souligne -t-on chez Airbus. Une fois le "rendez-vous" effectué avec les échantillons en orbite, le vaisseau spatial ERO devra encore les ramener sur Terre en toute sécurité. 

Voir la modélisation vidéo du programme publiée par Airbus Defense and Space :

Une expertise toulousaine

Les "techniques de rendez-vous" et d'amarrage autonomes constituent l'une des expertises pour lesquelles les sites toulousains du constructeur, particulièrement expérimentés dans la naviguation optique, ont été sélectionnés. Leur savoir-faire dans les technologies de propulsion et les panneaux solaires spatiaux a également permis d'emporter le contrat. "Concernant les panneaux solaires, Toulouse développe une expertise déjà beaucoup utilisée pour les satellites de télécommunication", se réjouit Airbus Defence and Space. "Cette fois, nous n'aurons jamais construit des panneaux aussi grands. Il va falloir utiliser la propulsion à l'envers lors de l'arrivée d'ERO vers Mars pour ralentir le vaisseau, ne pas contraindre sa structure mécanique et éviter la casse des panneaux solaires", précise le constructeur.

« Nous mettons à profit toute l’expérience acquise avec Rosetta, Mars Express, Venus Express, Gaia, l’ATV, BepiColombo et JUICE afin de garantir le succès de la mission, se félicite Jean-Marc Nasr, directeur général d'Airbus Space Systems.

Rapporter des échantillons de Mars sur Terre sera un exploit, et fera entrer la planétologie dans une nouvelle ère.

Jean-Marc Nasr, directeur général d'Airbus Space Systems

Et d'ajouter : Airbus est ravi de participer à un tel projet dans le cadre de cette mission internationale ». 

Une fois sur Terre, les échantillons seront d'abord récupérés par les Américains, avant d'être partagés avec des scientifiques du monde entier. Leur analyse déterminera, ou pas, de potentielles traces de vie sur Mars.

Quant au contrat de 491 millions décroché auprès de l'Agence Spatiale Européenne par la division spatiale d'Airbus peu touchée économiquement par la crise sanitaire à l'inverse de sa branche aéronautique, il devrait contribuer à pérenniser ses emplois à Toulouse, où plus de 5000 personnes travaillent pour Airbus Defence and Space. 
 


 
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