C'est un cri d'alarme qui se répète chaque hiver à Toulouse. Une nouvelle fois, les associations d'aide aux sans-abris dénoncent le manque de logements d'urgence dans la ville rose.
Selon les associations d'aide aux sans-abris, c'est du jamais vu : en ce moment, 5 000 personnes dorment dehors ou dans des logements précaires chaque nuit à Toulouse. La ville rose avait pourtant été retenue en mars 2018 pour tester le plan quinquennal d'Emmanuel Macron pour lutter contre le mal logement. Près d'un an plus tard, rien n'a vraiment changé. Les logements manquent toujours et la situation est catastrophique selon les associations.
Des engagements non tenus
Si le projet de camp humanitaire transitoire un temps évoqué pour accueillir les personnes qui vivent à la rue a finalement été abandonné, l'Etat s'était quand même engagé à débloquer des logements d'urgence. Mais pour l'instant, c'est l'attente. Une attente bien longue, quand on passe la nuit dehors avec des températures frôlant 0 degré. A Toulouse, toutes les possibilités d'hébergement dans les hôtels et les centres d'hébergement sont épuisées. Même les familles identifiées comme prioritaires par le 115, au nombre de 30, dorment toujours dans la rue. Les agents du 115 comptabilisent actuellement entre 80 et 100 refus par jour. "C'est très compliqué sur le 115 au quotidien puisque le dispositif hôtelier est saturé " explique Sylvie Fernandez, représentante du personnel CGT, "ce qui est très inquiétant, c'est qu'on a des familles avec des tout-petits, avec des problèmes de santé, qui sont en attente, à la rue".En novembre déjà, les associations d'aide aux sans-abris dénonçaient une gestion du problème à court terme par les pouvoirs publics et réclamaient un plan Marshall du logement d'urgence. Quelques mois plus tard, malgré les places supplémentaires débloquées dans le cadre du plan hivernal, force est de constater que la réponse est insuffisante dans la ville rose. "On dénonce l'incapacité de l'ensemble des pouvoirs publics à prendre à bras-le-corps ce problème" dit aujourd'hui Geneviève Genève co-coordinatrice du collectif inter-associations de Toulouse "et leur incapacité à faire que les personnes puissent être mises à l'abri comme c'est leur droit".
Voir ici le reportage de Stéphanie Bousquet et Christophe Romain :