La Ligue des Droits de l'Homme France porte plainte contre les membres du groupuscule "Furie française" (Toulouse-Haute-Garonne) et "Patria Albiges" (Albi -Tarn) pour "provocation à la discrimination, à la haine et à la violence", après la placardisation d'affiches appelant à la "remigration", dans les rues de ces deux villes. L'action faisait suite à des rumeurs véhiculées quant à l'auteur de l'attaque au couteau survenue fin juillet en Angleterre.

La Ligue des droits de l'Homme France a porté plainte contre les membres des groupuscules d'ultra-droite "Furie française" (Toulouse-Haute-Garonne) et "Patria Albiges" (Albi -Tarn) et l'a annoncé sur son compte X, mardi 20 août 2024.


Deux plaintes ont, en effet, été déposées, le 19 août 2024 auprès des procureurs de la République du Tarn et de Haute-Garonne pour "provocation à la discrimination, à la haine et à la violence à l'égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée." 

Une infraction réprimée par l’article 24, alinéa 7, de la loi de 1881, pointe la LDH.  

Une action en lien avec le drame anglais

Début août, des affiches appelant à la "remigration" avaient été placardées dans les rues de ces deux villes par ces groupes identitaires, quelques jours après l'attaque au couteau d'un homme sur des petites filles en Angleterre, lundi 29 juillet 2024.

Des émeutes étaient survenues dans plusieurs villes anglaises. De violentes manifestations anti-immigration ont visé des mosquées, des commissariats ou des lieux d'hébergements de demandeurs d'asile après la propagation de rumeurs sur les réseaux sociaux, relayées par des influenceurs et personnalités d'extrême droite, concernant l'origine et la religion de l'agresseur présumé qui a tué trois fillettes, dans la ville de Southport au nord-ouest du pays. Elles ont ensuite été écartées avec la révélation de l'identité de l'auteur de l'attaque après son arrestation : Axel Rudakubana, un jeune de 17 ans originaire de Cardiff et résidant à Banks dans le Lancashire.

"Inciter à la haine est un délit"

Pour la Ligue des droits de l'Homme, il s'agit de condamner toute incitation à la haine : "Une incitation à la haine n'est pas une opinion, c'est un délit. On espère que justice sera faite au regard des preuves laissées par les auteurs sur les réseaux sociaux et que ce sera aussi l'occasion de prendre en compte les effets néfastes de ces réseaux", réagit le président de la Ligue des droits de L'Homme de Haute-Garonne, Jean François Mignard.

Patria albiges déjà condamnée en décembre

Il y a quelques mois, la LDH avait déjà porté plainte contre Patria albiges, pour "provocation publique à la haine". Le tribunal correction d'Albi a d'ailleurs donné riason à l'association en condamnant trois militants du groupuscule albigeois, qui s'étaient rendus aux parcs de Rochegude et du Castelnau, pour bloquer l'entrée en y affichant des tracts "Parc fermé en raison d'un risque élevé de se faire poignarder. Protégeons nos familles de l'immigration". Une action en réponse au drame d'Annecy quelques jours plus tôt, où un homme d'origine syrienne avait poignardé plusieurs personnes, dont des enfants. Les trois militants vaient écopé de trois mois de prison avec sursis et d'une obligation de participer à un stage de citoyenneté. 

Lire aussi : Provocation publique à la haine : condamnation de trois mois de prison avec sursis pour trois membres du groupuscule d'extrême-droite Patria Albiges

Fin juin, la Ligue des droits de l'Homme a déposé deux plaintes contre le phénomène "Ausländer Raus"- les étrangers dehors". Des chants racistes avaient été scandés en pleine rue d'Albi (Tarn) lors de la fête de la musique. 

Lire aussi : Dépôt de plaintes contre le phénomène " Ausländer Raus", ces chants racistes des militants d'extrême-droite

Porter plainte est une des armes pour lutter contre la propagation des idées d'extrême droite et de haine, estime la LDH qui tire la sonnette d'alarme sur ces phénomènes.

On mesure en quoi ces appels à la haine ne restent pas que des mots comme on l'a vu en Angleterre, il ne faudrait pas que ces dynamiques s'enclenchent dans d'autres pays

Jean-François Mignard, président de la LDH Haute-Garonne

D'autant que ces groupuscules multiplient les actions coups de poing. Il y a quelques jours, chez nos voisins audois, "Novelum", un groupe d'extrême droite carcassonnais a revendiqué le mardi 13 août la pose d'affiches aux slogans suprémacistes et contre "un système favorable à l'immigration massive" dans la ville.

Lire aussi : "Criminels étrangers dehors !" : qui est Novelum, le groupe d'extrême droite qui revendique la pose d'affiches anti immigration à Carcassonne ?

Une action fermement condamnée par la mairie de Carcassonne. 

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