Le président de la fédération nationale de la chasse était de passage à Toulouse lundi 27 février 2023. L'occasion de revenir avec lui et son homologue en Haute-Garonne, sur les dossiers brûlants liés à cette pratique.
Entre les annonces du gouvernement et le jugement du chasseur ayant provoqué la mort de Morgan Keane, la chasse reste au cœur de l'actualité en ce début d'année 2023. Willy Schraen, président de la fédération nationale de la chasse, est venu à Toulouse à la rencontre des adhérents et de son homologue de Haute-Garonne, Jean-Bernard Portet. Nous leur avons posé trois questions sur la pratique de la chasse.
Quelques chiffres sur la chasse :
- 951.000 adhérents en France, dont 11.000 en Haute-Garonne
- Chaque année, le nombre de chasseurs du département baisse de 1.5 et 2%
- 1/3 des chasseurs haut-garonnais ont plus de 65 ans
- Moins de 10 incidents sur la saison actuelle en Haute-Garonne
Source : Fédération des chasseurs
"Inconcevable d'interdire la chasse"
Certaines mairies souhaitent interdire la pratique de la chasse le week-end, beaucoup d'internautes la dénoncent sur les réseaux sociaux. Comment réagissez-vous ?
Jean-Bernard Portet : "la chasse est une pratique légale, légitime et encadrée en France. Il y a des arrêtés, des lois et des règlements. C’est une activité avec une arme la plupart du temps, donc nous avons un effort d’explication à faire. On ne s’en sert pas n’importe quand, n’importe comment."
Willy Schraen : "c’est inconcevable d’interdire la chasse. Si on commence à faire ça, alors allons au bout des choses : il y a beaucoup de morts sur les routes, interdisons les voitures sur la route (sic) ? On pourrait tout interdire. Le monde parfait n’existe pas, d'autant que les chasseurs ont une fonction de régulation de la nature. Les gens ont peur des chasseurs car il y a un battage médiatique, venant surtout des réseaux sociaux."
Le gouvernement a récemment annoncé une série de mesures pour tendre vers le "zéro accident", comme la formation des chasseurs et des règles de sécurité à renforcer. Vont-elles dans le bon sens ?
WS : "on acceptera toutes les propositions qui permettront de faire baisser les accidents. On a déjà beaucoup formé nous-mêmes pour diminuer les accidents. C'est à l’État de nous donner les moyens financiers de réaliser ces formations, d'aller un peu plus loin. Ce que nous n’acceptons pas, c’est ce qui peut toucher nos socles de pratique fondamentaux : la chasse doit rester la chasse, c'est-à-dire un sport de nature relativement peu accidentogène."
"Le nombre d'incidents a été divisé par 5 en 20 ans"
Le nombre d'incidents est-il vraiment faible ?
JB-P : "en Haute-Garonne, il y a eu moins de 10 incidents sur la saison en cours. Tous les ans, nous les répertorions. C'est vrai, des balles ont déjà atterri dans le salon d’une maison, ou sur une portière de véhicule. Dans ces cas-là, c’est indéfendable car le chasseur a pointé son arme en direction d’une habitation. C’est interdit".
WS : "il y a moins de 10 incidents (dont 1 mort) liant un chasseur à un non-chasseur par an. Ce sont des petits chiffres, qui diminuent. Le nombre des incidents a été divisé par 5 en 20 ans, au prix d'un énorme travail des chasseurs".
(Interwiews réalisées par Stéphane Compan et Virginie Gasnier)