Choquée, la communauté juive de Toulouse rompt le dialogue avec l'imam de la Grande Mosquée

Le CRIF de Toulouse a pris le temps de réagir, sans précipitation, aux propos tenus sur les juifs par Mohamed Tataï. Malgré les excuses et les explications de celui-ci, la communauté juive a décidé de rompre le dialogue "avec quelqu'un qui souhaite notre mort"

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La concorde interreligieuse, patiemment mise sur pied à Toulouse depuis 2012 et les attentats de Merah pour éviter que les communautés ne s'affrontent ou pour le moins ne se tournent le dos, est en train de voler en éclat.

Dans un communiqué publié ce mercredi 4 juillet, le  président du conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) de Toulouse Midi-Pyrénées, Franck Touboul, annonce la fin du dialogue avec l'imam de la Grande Mosquée de Toulouse, Mohamed Tataï, après ses propos tenus en arabe lors d'un prêche en décembre 2017 et révélés ces derniers jours. 

Malgré les explications et les excuses de l'imam, fournies notamment dans une interview à France 3 accordée ce mercredi, la communauté juive estime ne plus pouvoir dialoguer "avec quelqu'un qui souhaite notre mort"
 

A Toulouse, nous savons, hélas, que des appels aux meurtres ont déjà été entendus et appliqués. Nous ne resterons donc pas sans réaction face à de tels discours. C’est en contradiction absolue avec les principes républicains (CRIF)


Le CRIF dénonce "un florilège de propos abjects et scandaleux" et s'insurge contre la position de la Grande Mosquée de Paris qui avait évoqué lundi une "interprétation décontextualisée" et avait renouvelé sa confiance à l'imam Tataï. 
 

Nous voulons croire que l’Etat prendra les mesures qui s’imposent face à la gravité de ces faits. Nous réaffirmons notre confiance dans la Justice de notre pays Pour ce qui nous concerne, nous ne pouvons nous satisfaire d’une simple condamnation de ces propos. Néanmoins, La Grande Mosquée de Paris encourage Monsieur Tatai à poursuivre sa mission. Comment penser que nous puissions continuer à dialoguer avec quelqu’un qui souhaite notre mort ? (CRIF)

Mercredi, Mohamed Tataï a tenté de désamorcer la polémique en expliquant que ses propos ont été sortis de leur contexte et que les citations du prophète ont été mal interprétées, la traduction étant "quelque peu altérée". 

Des explications qui n'ont pas suffi. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a, selon nos informations, écrit au recteur de la Mosquée de Paris pour demander de nouvelles explications. Et la communauté juive, choquée, coupe les ponts avec cet imam, certains de ses membres parlant même de "trahison".
 

Nous connaissons la nécessité du dialogue interreligieux, mais il n’est possible qu’avec des interlocuteurs honnêtes, sincères et francs (CRIF)




 
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