Coronavirus : le circuit-court s'organise et tire son épingle du jeu

Dans les grandes villes, avec l'épidémie du coronavirus, la population dévalise les rayons des grandes surfaces. Une tendance qui se confirme en milieu rural. Mais là, ce sont les circuits-courts qui sont sollicités, depuis vendredi dernier, les ventes et la demande explosent.

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Epiceries de village, magasins de petits producteurs, vente directe sur les marchés ou livraisons à domicile, dans les communes de la région toulousaine et dans les campagnes, la consommation est exponentielle.
Une petite victoire pour ces "petits"commerces et producteurs de proximité qui défendent une alimentation et un service de qualité. Des "indispensables", qui figurent sur la liste officielle des commerces autorisés à rester ouverts et qui tirent aujourd'hui leur épingle du jeu.


Crise du coronavirus : le rôle de l'épicerie prend tout son sens en milieu rural

Ces derniers temps dans de nombreux villages de la région, l'épicerie refait son apparition.
A Caignac dans le Lauragais c'est une famille de Ch'tis qui a repris l'épicerie du village.
Vente de produits locaux, bar, restaurant, boulangerie, presse...ce petit commerce multiservices de proximité fait le bonheur des habitants du village et ceux des environs.

Depuis l'annonce du premier ministre samedi dernier, l'épicerie de Laurent Fournié n'a pas désempli.
 

Hier, dimanche on a ouvert toute la journée, on a travaillé comme jamais, du + 126% par rapport à un dimanche classique.



Pour Laurent Fournié, "l'épicerie de village est aujourd'hui indispensable et peut s'adapter à la demande. Le restaurant est fermé mais l'épicerie propose du snack et des plats mijotés à emporter".
Avec les écoles fermées et le télétravail, les gens sont demandeurs, en plus on livre à domicile, on connaît les gens, ils nous font confiance. 

Et puis pour le moment...on est le dernier lieu qui crée du lien social et ça c'est très important pour les personnes âgées du village.

 

Laurent Fournié attend cependant avec une certaine inquiétude, les annonces du président de la République ce soir, mais pour lui : " hors de question d'arrêter de travailler, nous sommes indispensables à la vie du village. D'autant plus que nous faisons vivre les producteurs locaux avec la vente de leur produit".


Les circuits-courts tirent aussi leur épingle du jeu

C'est le cas du magasin Minjat, situé dans une Zac à Colomiers. Minjat résiste à la crise du coronavirus et s'organise. 
" L'entreprise a pris le contre-pied de la vente en ligne et de la mondialistion", explique Cyril Picot, l'un des co-fondateur du magasin.
Dans ce commerce de circuit-court, 80% des marchandises proviennent de la Haute-Garonne et des départements voisins.


Vendredi, le commerce nous avons eu autant de monde que le samedi, plus de 500 personnes dans la journée !
Les gens consomment davantage, le panier moyen de 27 euros est passé à 42 euros, soit 15 euros de plus que d'habitude.


En travaillant avec les producteurs de la région le cofondateur explique qu'il n'aura jamais de rupture de stock, les poires sont de Cornebarrieu, les légumes de Haute-Garonne, on peut continuer à s'alimenter sainement en consommant local.
En revanche avec la fermeture de son restaurant, l'entreprise propose des plateaux repas à emporter et à retirer sur place et ça marche. Aujourd'hui, 80 préparations ont été vendues.

Le magasin permet aussi aux petits producteurs d'écouler leur stock de denrées périssables. C'est le cas d'un petit éleveur du Gers qui a pu écouler plus de 1000 œufs, destinés aux restaurant le J'GO à Toulouse, obligé de décommander pour cause de fermeture.
 

Les circuits-courts ne manquent pas d'idées pour s'adapter à la crise du coronavirus. Dans l'attente des annonces du président de la République concernant un possible renforcement du confinement, l'entreprise propose sur son compte Facebook un "kit du bien-manger". Des paniers contenant des légumes, de la viande du fromage, du pain...à commander et à récupérer sur place. Le magasin réfléchit à des solutions de livraison de ces paniers.
 

La vente directe explose


Les commandes de panier de légumes livrés à domicile augmentent. Terminer les restaurants et la cantine du boulot, les gens se retrouvent confinés chez eux avec leurs enfants et doivent préparer davantage de repas.
Les artisans et petits producteurs qui ne vendent que sur les marchés sont dévalisés.
 


Sébastien Scribe, artisan charcutier dans le Tarn et qui ne vend ses produits uniquement sur les marchés de St Orens, Lauzerville, Les Arènes et les 7 Deniers n'en revient toujours pas :

Je n'ai jamais travaillé autant que ce week-end, comme les restaurants ferment et avec le confinement les gens font des provisions. Dimanche, j'ai augmenté mes ventes de plus de 30% !
 

Si les marchés de plein vents devaient être interdits, il proposera à sa clientèle des livraisons mais il reste tout de même inquiet et attend avec impatience les annonces du président de la république. Il espère que les abattoirs ne fermeront pas, dans ce cas c'est toute son activité qui se verra compromise.

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