Le rendez-vous était fixé ce jeudi 30 avril à 13h. Sur Facebook, le CHU de Toulouse a répondu aux questions des internautes pendant près d'une heure.
Les internautes étaient plusieurs centaines à se connecter à 13h sur le Facebook du CHU de Purpan. Pendant près d'une heure, les questions ont défilé sur le fil d'un direct organisé par l'hôpital toulousain. Masques, dépistages, enfants, réanimations ... les interrogations étaient diverses. Trois médecins ont répondu à la quasi totalité des internautes. Au total, des dizaines de miliers de personnes ont regardé cette vidéo diffusée en direct.
Des questionnements liés aux enfants
Parmi les interrogations formulées, une grande partie concernaient les enfants. "Que pensez-vous du retour à l'école?" "Les enfants peuvent-ils porter des masques" et surtout "Que dire de la maladie de Kawaski?" Les réponses à ces questions sont disponibles dans cette vidéo :Pour résumer, les trois médecins ont été rassurants concernant la maladie de Kawaski : "c'est une maladie rare, on la connait, on sait la dépister" a notamment assuré le docteur Béatrice Riu-Poulenc. Et d'ajouter : "il est difficile de faire un lien avec le coronavirus".
Plusieurs internautes ont insisté pour avoir l'avis des médecins concernant le retour à l'école en mai, annoncé par le gouvernement. Vincent Bounes, patron du Samu 31 a fini par répondre, affirmant que ce n'était pas une mauvaise idée :
Le confinement prolongé pourrait être plus dangereux pour la santé que le Covid lui-même, a-t-il affirmé, il faut donc déconfiner, et commencer par une population d'enfants chez lesquels il y a peu ou pas de gravité me parait raisonnable.
De l'utilité des masques et des gants
Plusieurs fois, les personnes présentes sur ce live, ont formulé des questions relatives aux masques. Le CHU a rappelé que les masques artisanaux en tissus étaient performants, surtout s'ils répondent aux normes formulées par l'AFNOR.Le professeur Vincent Bounes, masque chirurgical bleu posé sur le bas de son visage barbu rassure : "l'étanchéité n'est pas obligatoire sur un masque, l'air peut passer. Le principal est d'empêcher les gouttelettes. Les masques FFP2 sont réservés aux soignants. C'est seulement pour ces derniers qu'il est recommandé de s'attacher les cheveux et ne pas avoir de barbe."Le virus se transmet par gouttelettes. Le masque limite cette dispersion. Le virus ne circule pas dans l'air sur une distance longue, a affirmé le professeur Pierre Delobel.
Il rappelle que la contamination est inter-humaine. Même si le virus reste plusieurs heures sur les surfaces, il suffit de se laver les mains et de ne pas toucher son visage pour éviter la contamination. "Le risque est très très faible" d'attraper le virus dans les rayons des magasins. L'hygiène des mains avant tout. C'est ce que dit Vincent Bounes.
Concernant les gants, le professeur Pierre Delobel précise qu'il s'agit d'une fausse sécurité : "il vaut mieux ne pas utiliser de gant et se laver régulièrement les mains".
Patients à risque ?
Asthmatiques, des internautes s'interrogent sur le risque qu'ils encourent. "Tout dépend du type d'asthme", répond le CHU. Dans tous les cas, il recommande de demander conseil à son médecin traitant.Concernant l'obésité, le docteur Béatrice Riu-Poulenc constate que 80% des patients hospitalisés au CHU de Toulouse sont en surpoids léger. "C'est un facteur de risque", précise-t-elle.
Tests et immunités
Le CHU observe une immunité protectrice pour la majorité des personnes, "mais on n'est pas sûr que 100% des patients développent une immunité", annonce le professeur Pierre Delobel.A propos des tests, il affirme qu'ils ne sont pas sûrs à 100%. Si les tests sérologiques (destinés à savoir si quelqu'un a eu le coronavirus) sont faits au mauvais moment ou mal réalisés, il est possible de passer à côté de la maladie. Les test PCR, eux, cherchent le virus directement, mais seulement sur des personnes qui ont des symptômes, sinon, il est inutile.
Etats des lieux de l'hôpital
Au CHU de Toulouse, un quart des patients sont atteints du Covid. Les autres sont présents pour d'autres pathologies. D'ailleurs, les urgences fonctionnent toujours "normalement"."Vous avez moins de chances d'attraper le Covid à l'hôpital qu'ailleurs" explique Vincent Bounes. Les hôpitaux et cliniques ont séparé en deux leurs établissements, isolant ainsi les patients atteints par le coronavirus.
Le CHU dispose du matériel et de l'organisation nécessaire pour faire face à une deuxième vague possible de contamination d'ici mai voire juin. Quand un internaute demande comment aider, le patron des urgences 31 évoque le bénévolat et les dons. "Et merci pour les chocolats", ajoute le professeur Pierre Delobel.Une équipe travaille jour et nuit pour s'assurer des stocks, explique le docteur Béatrice Riu-Poulenc.
Le CHU n'est pas sûr que le beau temps fasse disparaître le virus. Alors d'ici cet été, restez chez vous, et lorsque le déconfinement commencera, n'oubliez pas de maintenir les gestes barrières.