A Toulouse Ségolène Noviant, vice-présidente de l'association des victimes de Lactalis veut que l'état prenne ses responsabilités. Son fils Noan, 6 mois, est régulièrement hospitalisé depuis qu'il a absorbé du lait contaminé aux salmonelles. Elle va porter plainte contre l'industriel.
Segolène Noviant est en colère. Son petit Noan 6 mois est contaminé aux salmonelles. Depuis le 5 décembre il enchaîne les diarrhées importantes, la fièvre et les maux de ventre douloureux. Lors de sa première visite aux urgences, elle a cru perdre son bébé.
Cette nuit là, le nourrisson tombe brutalement malade. Sa fièvre grimpe jusqu'à 42,7 ° C, il perd beaucoup de sang et son poids dégringole.
Aux urgences, les médecins pensent à une gastro entérite, Noan est nourri au lait Picot Riz, absent de la liste des laits contaminés aux salmonelles. Ségolène insiste, et les résultats des analyses lui donneront raison. Contaminé aux salmonelles, le bébé reçoit un traitement antibiotique adapté et va mieux. Jusqu'au 25 décembre.
Une nouvelle crise, les mêmes symptômes. Les médecins affirment que l'infection dont souffre Noan est virale, elle n'y croit pas. Quand la pédiatre l'appelle 2 jours plus tard, c'est pour lui dire que le bébé souffre d'une grave contamination aux salmonelles. Un lourd traitement antibiotique lui est à nouveau prescrit.
Lundi dernier, lors d'une nouvelle hospitalisation, les médecins confirment des douleurs chroniques. Un diagnostic difficile à admettre pour la maman. « L’état doit prendre ses responsabilités et être du côté des familles et les médecins doivent enfin soigner mon fils pour ce qu’il a ».
Je pensais que les contrôles sur la nourriture des enfants étaient stricts.
Ce mardi soir, Noan sort encore de l’hôpital. « Tous les deux jours il souffre de reflux et de pic de fièvre ». Désormais, le combat de Ségolène fait écho à la détresse des 3000 familles recensé par l'Association des familles victimes du lait contaminé aux salmonelles. Elle veut que Lactalis ferme ses usines pour les désinfecter entièrement, que l’industriel se donne les moyens pour rétablir la confiance. « Je pensais que les contrôles sur la nourriture des enfants étaient stricts ».
Le président de l’association, Quentin Guillemain reçoit tous les jours des mails.
Lui dénonce "un omerta totale". Mais ce papa d'une fillette de 3 mois a déjà porté plainte pour mise en danger de la vie d'autrui. Il recense comme les autorités 35 bébés contaminés. Pourtant 1000 familles comptent aller également en justice. Parmi elles, Ségolène Noviant : "C'est compliqué de voir son enfant malade tout le temps à cause d'incapables qui ne savent pas nettoyer leur usine ! Comment est-ce possible ? ".
Une enquête judiciaire a été ouverte contre Lactalis.
Le reportage de Bruno Frédiani et Marc Raturat