Les grévistes ne veulent pas du vote électronique pour débloquer l'université Toulouse Jean Jaurès

Les organisations syndicales refusent les modalités d'un vote du déblocage de l'université par voie électronique auquel pourraient participer tous les étudiants et personnels. Les grévistes ont écrit à la ministre de l'enseignement supérieur. 

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Le blocage de l'université Toulouse Jean-Jaurès sera-t-il levé par un vote électronique auquel pourrait prendre part l'ensemble des personnels et étudiants ? C'est en tout cas le souhait de la direction et de l'administrateur provisoire, Richard Laganier, nommé par Frédérique Vidal, la ministre de l'enseignement supérieur. Mais les organisations syndicales d'étudiants et de personnels favorables au blocage de l'université ne l'entendent pas de cette oreille.

Les organisations (Solidaires Etudiant-e-s, Union des Etudiant-e-s de Toulouse, le collectif de mobilisation, la FSU-SNASUB et Sud-Education) nous ont fait parvenir la lettre qu'elles viennent d'adresser à la ministre à ce sujet : les grévistes reprochent à la direction provisoire de l'université de vouloir mettre en place, en douce, ce système de vote électronique (et même d'avoir déjà retenu le prestataire), comme seul moyen d'obtenir le déblocage du campus du Mirail. 

"Nous vous demandons de prendre la mesure du danger que présenterait une telle décision dans un contexte social très tendu, accentué par la dissolution des conseils centraux, qui a été vécu comme un acte autoritaire auquel ne s'était risqué aucun gouvernement, écrivent les signataires (...) La décision d'un vote électronique, pour quelque motif que ce soit, aurait des conséquences extrêmement graves et ne pourrait en aucun cas permettre une sortie de crise"


Une motion a même été adoptée à ce sujet en assemblée générale le 29 mars dernier. 

Le vote électronique pourrait permettre de faire participer à la décision (levée du blocage et élections des conseils centraux) des milliers d'étudiants et des centaines de personnels qui ne participent pas chaque semaine aux différentes assemblées générales, qui regroupent entre plusieurs centaines et plusieurs milliers de participants sur plus de 30 000 étudiants inscrits. C'est un moyen pour la direction d'obtenir la levée du blocage. Pour les tenants du blocage, il s'agit d'un moyen de contourner les débats (et les votes) en assemblées générales. 

De son côté, la direction de l'université a confirmé à France 3 que le vote électronique était à l'étude. 

Jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe avait indiqué que les examens auraient bien lieu dans toutes les universités cette année, y compris dans celles qui sont actuellement bloquées (Toulouse Jean-Jaurès, Montpellier Paul Valéry et Paris-Tolbiac). L'administrateur provisoire de l'université Jean Jaurès est chargé de mettre en place un nouveau calendrier des épreuves. Mais sans levée du blocage, les examens seront impossibles à organiser. 
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