Mariam Abou Daqqa, militante féministe palestinienne devait se rendre à Toulouse (Haute-Garonne), Montauban (Tarn-et-Garonne) puis Albi (Tarn) pour y animer des conférence débats mais elle a été arrêtée ce lundi 16 octobre à Marseille. Elle est menacée d'expulsion pour "trouble à l'ordre public".
Après avoir été interdite à l'Assemblée nationale, Mariam Abou Daqqa devait donner des conférences dans la France entière durant tout le mois d'octobre pour parler des conditions de vies des Palestiniens. Un tour de France d'une quinzaine de dates prévu avant les attaques du Hamas contre Israël.
La Palestinienne a été arrêtée à Marseille ce lundi 16 octobre 2023 juste avant de prendre un train en direction de Toulouse où elle devait animer une conférence au cinéma Utopia de Borderouge. Cette philosophe a suscité la controverse il y a une semaine, pour avoir tenu des conférences alors qu'elle est membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation classée terroriste par l’Union Européenne.
"La soirée devait se tenir initialement à la maison de quartier de Bagatelle mais la mairie de Toulouse a refusé. Le cinéma Utopia de Borderouge a accepté de nous recevoir. Même sans la venue de Mariam Abou Daqqa, nous maintenons l'évènement" explique Loïc Cwiek, de l'association Solidarité Palestine Toulouse.
Jeudi 12 octobre 2023, lors d'un rassemblement de soutien à Israël à l'espace du judaïsme à Toulouse, le maire de Toulouse avait prévenu :
J'ai écrit aux responsables de ces réunions pour leur demander d'annuler ces réunions qui en soi représentent une provocation inadmissible mais qui, dans le contexte actuel, présentent un danger supplémentaire, celui de créer des troubles à l'ordre public. Et je leur ai dit que si jamais ils ne prenaient pas les responsabilités qui sont les leurs en annulant ces réunions, et bien je me tournerai vers l'État, vers le préfet, pour demander leur interdiction.
Jean-Luc Moudenc, maire divers droite de Toulouse
Trouble à l'ordre public
Mariam Abou Daqqa a été arrêtée vers 6h30 à Marseille pour "trouble à l'ordre public". Elle est mise en cause pour la tenue de ses conférences, ainsi que pour avoir porté la banderole "Palestine vaincra" lors de manifestations interdites par la préfecture.
Après Toulouse, la militante palestinienne devait se rendre à Montauban (Tarn-et-Garonne) et à Albi (Tarn). Invitée par France Palestine Solidarité, elle était attendue ce jeudi dans les locaux de la CGT à Albi. Une venue contestée par certains élus. Bernard Carayon, maire LR de Lavaur et conseiller régional d'Occitanie a demandé l'interdiction de cette réunion publique qui " constitue une menace à l'ordre public et une incitation à la haine contre les juifs d'Israël et de France".
"Ce n'est pas une terroriste"
Contactée par France 3 Occitanie, Danielle Boulet de l'association France Palestine Solidarité Tarn ne comprend pas ces demandes d'interdictions.
Je suis choquée, attristée, effrayée. Ce n'est pas une terroriste, elle n'est pas affiliée au Hamas. C'est une laïque. Le gouvernement met le feu sur le territoire en interdisant les rassemblements de soutien au peuple palestinien.
Danielle Boulet, association France Palestine solidarité Tarn
L'association France Palestine Solidarité Tarn a décidé d'annuler cette réunion publique.