"L'accès est ultra simplifié, le tarif encore plus" : la cocaïne, fléau du rugby, inquiète l'entraîneur du Stade Toulousain Ugo Mola

Ce mardi 12 décembre, le journal L'Equipe consacre une double-page à un dossier tabou du rugby français : la cocaïne. Quelques mois après la suspension d'Oscar Jegou (Stade Rochelais), les langues se délient. Oui, la cocaïne tend à se banaliser dans le monde de l'ovalie. S'il n'a jamais été confronté directement à ce problème au Stade Toulousain, Ugo Mola témoigne de son inquiétude dans les colonnes du journal.

"Il risque d'y avoir des dommages collatéraux. Il faut être vigilant". Ce sont les mots d'Ugo Mola, entraîneur du Stade Toulousain, dans les colonnes de L'Equipe ce mardi. Comme d'autres professionnels du milieu, il fait le triste constat de la présence de plus en plus courante de la cocaïne dans le monde de l'ovalie, comme dans la société en générale.

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Chez les jeunes comme les plus expérimentés, la cocaïne semble s'être faite une place dans les soirées festives de nombreux joueurs, dans le monde amateur, jusque dans le Top 14. Comme le révèle Le Parisien, qui a également publié une enquête sur le sujet, "cette année, sur les sept tests positifs à cette drogue chez les sportifs, cinq concernent des rugbymans (à XIII ou à XV)".

Petit prix, idées reçues et faibles sanctions

Les raisons du "succès" de la cocaïne ? D'abord un prix plus abordable, et une facilité d'accès bien plus grande qu'auparavant. Ugo Mola le souligne : "L'accès est ultra-simplifié, et le tarif encore plus. C'est un produit commun et festif."

Thomas Lombard, directeur général du Stade Français, de poursuivre auprès de L'Equipe : "Cette drogue, avant, elle était élitiste, c'était cher... Ce n'est plus le cas. Son utilisation touche toutes les strates de la société, ça choque dans le rugby parce que c'est médiatisé."

Les idées reçues seraient aussi très nombreuses auprès des sportifs, quant aux "bienfaits" de la substance. Sébastien Calvet, sélectionneur des U20, l'explique à nos confrères : "On est aussi dans de fausses représentations sur cette substance qui faciliterait la récupération." Car si bon nombre en ont un usage uniquement récréatif, certains introduisent la cocaïne jusque dans le vestiaire, dans un but sportif. 

D'autant que la poudre blanche ne met pas très longtemps à s'évacuer de l'organisme. Entre 36 et 48 heures. À titre de comparaison, le cannabis peut mettre de 3 à 40 jours (pour les plus gros consommateurs) à disparaître du corps.

Enfin, les sanctions en cas de contrôle positif restent relativement légères. De quatre ans, les suspensions sont très souvent réduites à trois, voire un mois dans le cas d'Oscar Jegou (Stade Rochelais). Il faut prouver que la consommation a eu lieu dans un cadre privé, et non dans un but sportif. Ugo Mola le regrette : "Quand tu prends cinq matches pour une cravate et quatre semaines pour un rail de coke, les proportions peuvent être discutées. "

Un sujet toujours tabou

Au Stade Toulousain comme dans la plupart des clubs, la question semble encore tabou. L'entraîneur des Rouges et Noirs admet ne pas aborder le sujet avec ses joueurs. "Mais une fois par an, mon président prend la parole, assure-t-il. Il évoque un tas de questions, notamment sur l'exposition des joueurs dans les médias, et sur l'implication du club qui doit être mesurée par le joueur dans tout ce qu'il fait", rapporte L'Equipe.

Mais Ugo Mola l'assure, la question des addictions (alcool, drogue, jeux d'argent) fait partie intégrante du cahier des charges du centre de formation "comme celui de nombreux autres clubs".

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