Dans un contexte de tension croissante autour du manque d'enseignants, le recteur de l'académie de Toulouse, Mostafa Fourar, s'attire les foudres du SNES-FSU. Accusé de rejeter la responsabilité sur les professeurs, il ravive le débat sur les causes profondes de la crise qui secoue l'Éducation nationale.
La question du manque d'enseignants et leur remplacement est un sujet sensible. Deux semaines après la rentrée, les syndicats évoquaient des problèmes dans deux tiers des établissements de l'académie de Toulouse (Haute-Garonne). Face à la situation, le recteur de l’académie, Mostafa Fourar, s'est fendu de la déclaration suivante dans le journal la Dépêche du Midi du 30 septembre 2024 : "Nous demandons aux chefs d’établissements d’organiser ces rattrapages d’heures avec une rémunération pour les professeurs qui acceptent. Mais ces derniers, pour la plupart, refusent et je le déplore car cela met des élèves en difficulté".
Ces propos ne passent pas du côté du SNES-FSU Toulouse. Pour le syndicat, ces propos sont tout simplement "scandaleux et tendancieux","qui traduisent les très grandes difficultés de notre institution, dont nos collègues ne sont aucunement responsables".
Communiqué de presse 🖨 du @SNES_toulouse après les propos du recteur de @actoulouse dans @ladepechedumidi de ce jour.
— SNES-FSU Toulouse (@SNES_toulouse) September 30, 2024
➡️ Pénurie de remplaçant·es : quand le recteur, en difficulté, choisit de se défausser sur les collègues.https://t.co/CLbxjyP2Z4
"Il n’y a pas d’absents à remplacer, mais une pénurie de recrutement"
"Quand il manquait au moins un·e enseignant·e dans 2/3 des établissements, il n’y a pas d’absents à remplacer, mais une pénurie de recrutement", précise le syndicat. Selon ce dernier, les véritables causes de cette crise sont à aller chercher du côté de l’insuffisance des salaires et la dégradation des conditions de travail.
En réponse à la situation, le SNES-FSU propose des solutions telles que "une revalorisation inconditionnelle des salaires" et "l’amélioration des conditions de travail".
Selon l'AFP, plus de 3.000 postes ont encore été non pourvus aux concours enseignants cette année. La nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, la cinquième en deux ans, aura à gérer le dossier du manque de professeurs et la crise d'attractivité du métier, l'une des "urgences structurelles" pour les syndicats.