"Un prof qui tape des élèves n'a pas sa place dans un amphi" : le professeur impliqué dans l'expulsion violente de la faculté de droit de Montpellier définitivement révoqué

Il y a six ans, un commando encagoulé expulsait violemment de la faculté de droit de Montpellier des étudiants qui protestaient contre la loi Orientation et réussite. Jean-Luc Coronel de Boissezon, le professeur impliqué dans l'expulsion, est définitivement révoqué.

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La sanction est tombée, l'ancien professeur d'histoire du droit Jean-Luc Coronel de Boissezon ne remettra plus les pieds dans une université. Cette décision du Conseil d'État signe la fin d'une affaire qui aura duré six ans.
Cette nuit de Mars 2018, à la faculté de droit de Montpellier, il avait coorganisé l'expulsion ultra-violente d'étudiants occupant un amphithéâtre et avait lui-même porté des coups sur certains d'entre eux.

"Nous sommes heureux que le Conseil d'Etat ait fait prévaloir l'Etat de droit, c'est le minimum. Le problème c'est que ça a mis six ans. Pendant ce temps, tous ceux qui ont subi des séquelles psychiques et physiques, et ils sont nombreux, ont dû attendre six ans pour être sûrs que ce professeur-là ne remettrait pas les pieds dans un amphithéâtre", réagit Léandre Luquet, ancien étudiant de la faculté de droit et ancien militant du syndicat Solidaire, interrogé par France 3 Occitanie.

Proches de l'extrême droite

Ce soir-là, huit étudiants ont été blessés, les agresseurs sont tous des proches des milieux identitaires d'extrême droite. À l’inverse du Doyen lui aussi impliqué dans l'expulsion des étudiants grévistes,
Jean-Luc Coronel de Boisseson n'a jamais reconnu son implication malgré des preuves irréfutables.

"Il considère que des étudiants qui ont un débat démocratique en organisant une assemblée générale au sein d'une université et en occupant cette université de manière pacifique, il considère que cela lui donne le droit de violenter les élèves. C'était sa ligne de défense devant le conseil d'Etat. On le voit, il est sur une position d'extrême droite à savoir que la force et la violence doivent être détenues par des chefs, indépendamment du processus démocratique", ajoute Sophie Mazas, présidente de la Ligue des Droits de l'Homme à Montpellier.

Décision irrévocable

Les étudiants actuels étaient adolescents en 2018, la plupart ont découvert cette affaire avec cette décision du Conseil d'État.

"Nous n'étions pas à la fac quand ça s'est passé mais on trouve que c'est plutôt pertinent car quand un prof tape des lèves, il n'a pas sa place dans un amphi, réagit une jeune étudiante."ll n'a pas à aller déloger des étudiants. C'est à la police de le faire, il y a des instances pour cela", ajoute un autre étudiant, interrogé par France 3 Occitanie.

Les décisions du Conseil d'État ne sont susceptibles d'aucun recours

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