La Ligne à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse ainsi que 4 autres (dont Montpellier-Perpignan) figurent dans la liste des travaux prioritaires présentée par la ministre des Transports Elisabeth Borne mardi mais pas de date et un préalable : désengorger les gares pour les transports du quotidien.
Saison 32, épisode 4612. Le feuilleton LGV continue. En présentant mardi 11 septembre la programmation des investissements en matière de transports sur les 10 prochaines années, qui figureront dans la future loi d'orientation des mobilités (LOM), la ministre des Transports a retenu les 5 projets de Lignes à Grande Vitesse dont Toulouse-Bordeaux (et Montpellier-Perpignan).
"Youpi !" pourraient donc s'exclamer les élus favorables à la LGV, qui attendent un (vrai) feu vert depuis des siècles ! Ce n'est pourtant pas l'euphorie.
D'abord parce que la ministre reprend, sans surprise, les conclusions du rapport Duron de février dernier, qui disait déjà que la LGV vers Toulouse était "prioritaire" mais proposait d'en décaler la construction de plusieurs années.
Ensuite parce que la ministre estime qu'il faut d'abord désengorger les principaux noeuds ferroviaires. Autrement dit, les travaux au nord de Toulouse sont eux (vraiment) prioritaires, notamment pour améliorer la circulation des trains du quotidien. Quand ce sera fait, on pourra voir ce qu'il en est pour la liaison Bordeaux-Toulouse... s'il reste de l'argent.
Car le nerf de la guerre, c'est le financement : le gouvernement précise que le montant global sur les infrastructures de transports 2018-2022 sera en hausse par rapport à 2013-2017. Globalement ! Mais quid des financements projet par projet ? Et l'on sait que c'est là que le bât blesse. "On n'a pas les moyens" avait clamé Nicolas Hulot, du temps où il était encore au gouvernement.
Les collectivités locales (les deux régions, les conseils départementaux, les métropoles) avaient proposé au gouvernement de nouvelles formes de financement.
Elisabeth Borne a indiqué qu'elle allait rencontrer rapidement les présidents de région pour parler calendrier et financement. Interrogé par France 3, un bon connaisseur du dossier indiquait ce mercredi matin : "Pas de calendrier, pas de financement = pas de projet !"