Polémique : l'artiste C215 dénonce la couverture médiatique de l'effacement de ses œuvres à Toulouse

L'artiste urbain C215 a pris la parole sur les réseaux sociaux pour critiquer la couverture médiatique de l'effacement de plusieurs de ses portraits dans le cadre de l'exposition Périscope à Toulouse (Haute-Garonne). Il dénonce une vision réductrice de l'art urbain et invite les journalistes à s'interroger sur leur rôle dans la promotion de cette forme d'expression culturelle.

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Suite à l'effacement de plusieurs portraits de l'artiste C215 dans le cadre de l'exposition Périscope organisée par la mairie de Toulouse, l'artiste s'est exprimé sur les réseaux sociaux pour dénoncer la couverture médiatique de cet événement.

L'art urbain "rabaissé à des clichés"

Dans un post, C215 critique les journalistes qui ont rapporté l'incident sans prendre en compte la thématique de l'exposition ni l'identité des personnages représentés dans ses œuvres. Il a également souligné que la mise en avant de cette bévue avait réduit l'art urbain à un art peu respecté, constamment rabaissé à des clichés.

Christian Guémy, alias C215, est une figure emblématique du mouvement Street art. Reconnu à l'échelle internationale, il est particulièrement apprécié pour son style pochoir et sa capacité à réaliser des portraits saisissants de personnalités historiques. L'artiste a été invité à exposer dans la ville de Toulouse, où il a créé une installation in situ au Castelet, l'ancienne prison Saint-Michel de la ville et un parcours artistique dans les rues toulousaines.

Constitué d'œuvres peintes sur du mobilier urbain et des murs, ce parcours relie le Castelet et le Monument à la Gloire de la Résistance. Les visiteurs pourront ainsi découvrir une série de portraits de résistants toulousains qui furent incarcérés au Castelet, ainsi que des personnalités engagées d'envergure universelle qui furent confrontées à l'incarcération, telles que Simone Veil ou Gisèle Halimi, 

"Une anecdote misérable"

"En publiant sur ce sujet sans m'interroger aucunement sur le fond de l'exposition et sa thématique, ou sur les personnages représentés, ils ont contribué à leur tour à ce qui est l'une des raisons qui ont mené à cette bévue en réduisant l'art urbain à un art peu respecté car rabaissé sans cesse à ses clichés" estime-t-il.

L'artiste a souligné que les valeurs et les personnages passionnants qu'il promeut depuis de nombreuses années dans des institutions respectables ne font "certainement pas autant de clics qu'une anecdote misérable montée en épingle et reprise en cascade de manière simiesque par une frange de cette profession."

C215 a conclu son post en invitant les journalistes "à s'interroger sur ce qu'ils entendent restituer de notre monde et sur leur capacité à l'éclairer." Précisons néanmoins, que Christian Guémy aurait pu défendre ce point de vue auprès des journalistes qui l'ont interviewé avant la parution l'affaire. Et pourquoi le relayer sur le réseaux sociaux et remettre le sujet sur le devant de la scène ?

Un véritable débat public

D'autant plus, que le point de vue de l'artiste est loin d'être partagé par de nombreux passionnés de l'art urbain. Pour eux, cet incident traduit la "schizophrénie" des municipalités qui s'escriment à faire disparaître les œuvres d'artistes urbains tout en essayant de les intégrer aux politiques culturelles locales."Comment les agents de la propreté se retrouvent-ils pris dans des problèmes culturels ?" Une question à laquelle tente ainsi de répondre Julie Vaslin politiste spécialiste de l’action publique à l’Université de Lille, dans un récent article intitulé "De la souillure à la culture", abordant la politique en la matière de la ville de Paris.

Cette problématique prend d'autant plus de sens que l'exposition Périscope est à l'initiative de la mairie de Toulouse. Aborder cette affaire est une façon d'apporter des éléments au débat public à ce sujet.

Enfin, pour notre part. France 3 Occitanie tente au quotidien d'aborder à travers ses articles le sujet de l'incarcération comme, par exemple, la surpopulation au sein de la prison de Seysses et de donner la parole à des figures comme Ginette Kolinka, témoin des horreurs de la Shoah. Nous avions d'ailleurs programmé un reportage sur l'exposition Périscope de C215, durant ces vacances scolaires, période sûrement la plus propice pour mettre en lumière ce travail essentiel. Mais l'actualité, notre coeur de métier, nous a rattrapé. 

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