La pollution au plomb du site de Fondeyre à Toulouse (Haute-Garonne) concerne de nombreux Toulousains. Mardi 14 mars, les associations de quartier, la Préfecture, la métropole et l'ARS se sont rencontrés lors de la commission de suivi de site. Les représentants des riverains se félicitent de ce dialogue mais restent vigilantes.
La Préfecture de Haute-Garonne, la métropole, l'Agence régionale de santé d'Occitanie et les associations de quartier, tous autour d'une table, mardi 14 mars, dans le cadre d'une commission de suivi. Au centre des discussions : la société STCM, située dans le quartier de Fondeyre à Toulouse (Haute-Garonne). L'entreprise a définitivement fermé ses portes en 2020. L'ancienne fonderie, installée depuis 1952 dans la Ville rose, était spécialisée dans le recyclage des batteries au plomb. Les teneurs en plomb relevées depuis autour de cette ancienne fonderie sont au-dessus des seuils autorisés.
Trop de plomb mais pas assez de personnes testées
Dans le cadre du démantèlement de la STCM, des analyses de plomb dans le sol ont montré, dans le périmètre du site, des teneurs en plomb supérieures au seuil déterminé par le Haut Conseil pour la Santé Publique (HCSP). Le plomb peut avoir un impact sur la santé des personnes les plus fragiles. Il est à l’origine du saturnisme chez les jeunes enfants de moins de 7 ans et peut occasionner des retards de développement et des atteintes du système nerveux.
Les dernières données communiquées aux services de l'Etat en 2022 montrent des concentrations pouvant dépasser les 300 mg de plomb par kg de sol, à une distance pouvant aller jusqu’à 700m en fonction des vents dominants autour du site.
En octobre dernier 12 000 personnes vivant autour de l'ancienne STCM avaient été soumises à une surveillance sanitaire et avaient été invitées à effectuer des analyses. Seulement 236 personnes ont pour le moment été dépistées. Trop peu pour en tirer des conclusions. En décembre 2022, au cours d'une réunion, deux personnes avaient dit être atteintes de saturnisme.
Les analyses de sol se poursuivent
La commission de suivi de site s'est donc réunie ce mardi 14 mars. Pour les différentes associations de quartier présentes, ce dialogue est constructif et a permis de répondra à plusieurs questions.
Serge Baggi, président du comité de quartier "Minimes-Barrière de Paris-toulouse", se réjouit que les analyses de sols soient élargies.
Des analyses complémentaires avaient été demandées concernant des équipements sportifs. Elles vont être faites. C'est une bonne chose, mais c'est une histoire qui va se poursuivre dans la durée.
Serge Baggi, président du comité de quartier "Minimes-Barrière de Paris-Toulouse"
Certains résultats sont même rassurants, notamment concernant le collège Rosa Parks comme nous l'a précisé Brigitte Morhain, présidente du comité de quartier de Lalande.
Les parents d'élèves du collège Rosa Parks étaient très inquiets quand ils ont compris qu'ils étaient dans la zone concernée. Mais les résultats sont bons, nous allons pouvoir les rassurer.
Brigitte Morhain, présidente du comité de quartier de Lalande
Serge Baggi, du comité des minimes, précise tout de même qu'il est nécessaire d'avoir des faits et pas seulement des commentaires sur les faits.
De son côté, Claude Marquié, vice-président du comité de quartier des Ponts-Jumeaux, estime que "tout le monde a l'air de vouloir avancer".
Depuis 2014, on avait une réunion par an. Là, on s'est vu en octobre, en mars et une autre réunion est prévue en juin. On se sent écouté, et quand on défend des habitants, c'est important !
Claude Marquié, vice-président du comité de quartier des Ponts-Jumeaux
La tenue d'une réunion publique a même été annoncée pour informer plus largement les habitants concernés par cette pollution. La date n'a pas encore été précisée.
