Après la publication d'une enquête révélant que plus de 4000 personnes vivent sans domicile fixe à Toulouse, la préfecture livre ses explications sur une "situation globale" de l'hébergement "tendue" en Haute-Garonne, malgré "un effort sans précédent du budget de l'Etat ces dernières années".
C'est sans doute le chiffre, effarant, de 4163 personnes sans domicile fixe vivant à Toulouse, révélé il y a quelques jours après une enquête réalisée par la mairie de Toulouse au mois de mars 2019, qui a poussé vendredi la préfecture de la Haute-Garonne à livrer son analyse de la situation.
4163 personnes sans domicile fixe à Toulouse
Dans un communiqué, elle en détaille d'abord les raisons.
La saturation du parc de logements sociaux en serait selon elle l'une des principales explications.
Le taux de vacance de ces logements "est quasi nul dans l’agglomération toulousaine, indique-t-elle, malgré une production importante en 2018 (7000)". Selon la préfecture, "42 000 personnes sont actuellement en attente de logement et l’attractivité de l’agglomération toulousaine ne faiblit pas avec l’installation de 15 000 nouveaux arrivants chaque année".
Deuxième élément d'explication : une pression migratoire forte. La frontière espagnole, indique la préfecture, constitue "le premier point d’entrée sur le territoire français". "La demande d’asile est soutenue : 35 % d’augmentation sur le seul premier trimestre 2019 ; 37 % d’augmentation en 2018, alors que le dispositif national d’accueil (DNA), qui héberge les demandeurs d’asile, est saturé à 94 %".
Chaque année l'Etat consacre 40 millions d'euros pour le logement d'urgence en Haute-Garonne
Pour autant, les services de l'Etat s'affranchissent de toute responsabilité.
"Au cours de ces trois dernières années, l’État a consenti à de très nombreux efforts", indique le communiqué. "Le nombre de places d’hébergement (hors asile) s’élève aujourd’hui à 2317, soit une augmentation de plus de 200 % en 3 ans. Le DNA dispose de 1376 places, soit une progression de 247 % en 3 ans. Quant à l’hébergement en hôtel, l’État a augmenté de 300 % le nombre de places, hébergeant ainsi 1400 personnes", poursuit-il.
La préfecture rappelle enfin que "les équipes du 115 et les maraudes ont été renforcées" et que "d’autres places d’hébergement sont encore programmées, à l’instar de l’ouverture récente de la résidence étudiante située au sein de l’ex CEAT".
L'ensemble de ce dispositif, précise le communiqué, coûterait à l'Etat 40 millions d’euros par an.
Malgré tout, la situation, qui demeure très critique sur la ville de Toulouse, ne devrait pas s'arranger avec la fin depuis le 31 mars de la trêve hivernale des expulsions.