La douzième semaine du troisième procès AZF qui s'ouvre ce mardi à Paris va s'attacher au rôle crucial de la commission d'enquête interne du groupe Total. Dépêchée sur les lieux de la catastrophe deux jours après l'explosion, elle a mené ses propres investigations, sans en avertir les policiers.
Elle plane comme un spectre sur ce troisième procès de la catastrophe d'AZF comme sur les deux premiers. Cible régulière des parties civiles, la commission d'enquête interne du groupe Total a aussi été celle des policiers Toulousains interrogés par la Cour d'appel de Paris au mois de février.Constituée de cadres de Total, cette commission d'enquête est arrivée sur le site de Grande Paroisse deux jours seulement après l'explosion. Et c'est en catimini qu'elle a mené ses propres investigations, sans que la police en soit informée, la précédant souvent, "foulant la scène de crime" comme l'a rappelé le commissaire Saby entendu par la Cour d'appel le 7 février dernier;
Quel a été son rôle ? Qu'a-t-elle découvert ? Qu’a-t-elle caché ? Qu'a-t-elle omis ? Qui a-t-elle informé ? Pendant trois jours, le tribunal va s'attacher à répondre à toutes ces questions. Les débats s'annoncent une nouvelle fois tendus entre des parties plus que jamais irréconciliables mais ils sont aussi essentiels que le rôle de cette commission dans la compréhension de la catastrophe AZF.