Le 3ème procès de la catastrophe d'AZF s'est achevé mercredi 24 mai. Après deux jours de plaidoiries de la défense, la parole a été donnée aux prévenus. La cour d'appel de Paris a mis sa décision en délibéré au 31 octobre.
Invités à s'exprimer, à la fin des plaidoiries de la défense, les prévenus ont pris une dernière fois la parole. Serge Biechlin, l'ancien directeur de l'usine AZF, poursuivi pour homicides involontaires tout comme Grande Paroisse, le propriétaire du site, a dit avoir toute confiance en la justice.
Ce mercredi 24 mai 2017 marque la fin du 3ème procès de la catastrophe d'AZF (le second en appel). Durant quatre mois, la cour d'appel de Paris s'est penchée sur ce dossier complexe et volumineux. Elle a entendu les nombreux témoins, les non moins nombreux experts judiciaires et ceux de la défense. Elle a examiné les différentes pistes : l'acte terroriste, l'accident préalable dans une usine voisine, l'explosion souterraine. Avant de consacrer plusieurs semaines à la thèse de l'accusation, l'accident chimique, soit le mélange accidentel de deux produits incompatibles fabriqués dans l'usine, le nitrate d'ammonium et le DCCNa, un dérivé chloré.
Les 17 et 18 mai dernier, les deux avocats généraux se sont succédés pour un réquisitoire sévère, sans appel.
"Il faut lever le doute déraisonnable", ont-ils martelé, dénonçant les scrupules du tribunal correctionnel de Toulouse qui, en 2009, a relaxé les prévenus, faute de preuve.
Ils ont balayé toutes les pistes autres que celle de l'accident chimique et appelé la cour d'appel de Paris à renouer un lien entre les prévenus et les victimes.
Les peines requises sont les mêmes qu'en 2009 : trois ans de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende pour Serge Biechlin, et 225 000 euros d'amende contre Grande Paroisse, propriétaire du site.
Durant deux jours, mardi 23 et mercredi 24 mai, les avocats de la défense se sont succédés pour balayer la thèse de l'accusation, celle de l'accident chimique, arguant que le doute existe toujours quant aux autres hypothèses : acte terroriste, accident préalable dans une usine voisine, ou explosion souterraine.
Ils demandent bien sûr la relaxe des deux prévenus (Serge Biechlin, ancien directeur de l'usine et Grande Paroisse, propriétaire du site), "au nom du bénéfice du doute qui s'impose".
La cour d'appel de Paris a mis sa décision en délibéré : l'arrêt sera rendu le 31 octobre 2017, à 13h30.
Les réquisitions et les peines en 2009 et 2012
En 2009, lors du premier procès AZF, les deux avocats généraux avaient requis contre Serge Biechlin 3 ans de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende, et pour Grande Paroisse 225 000 euros d'amende.
Le tribunal correctionnel de Toulouse, après avoir prononcé un jugement sévère, avait rendu l'arrêt suivant : relaxe des prévenus, faute de preuve matérielle.
En 2012, le Parquet avait requis contre Serge Biechlin 18 mois de prison avec sursis et 150 000 euros d'amende, et contre Grande Paroisse 225 000 euros d'amende.
La cour d'appel de Toulouse avait finalement condamné l'ancien directeur de l'usine AZF à trois ans de prison dont deux avec sursis et 45 000 euros d'amende, et Grande Paroisse à 225 000 euros d'amende.
Une décision annulée par la Cour de cassation.