Sécurité aux urgences psy, ouverture de lits : les pistes envisagées pour améliorer la prise en charge des patients atteints de troubles mentaux

La filière psychiatrique à Toulouse (Haute-Garonne) connaît une crise profonde. Plusieurs drames aux urgences psy début 2024 ont conduit à une enquête de l'inspection générale. Et un plan de refondation de l'organisation des soins est en cours d'élaboration. Où en est-on trois mois plus tard ? Serait-ce "la montagne qui accouche d'une souris" ? Le point.

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Après plusieurs incidents graves qui se sont déroulés aux urgences psychiatriques du CHU de Toulouse (Haute-Garonne), le ministre de la Santé avait jugé la situation inacceptable en Haute-Garonne. Depuis, une inspection a été menée et un comité de suivi mis en place sous l'égide de l'ARS. "Une première trame d'un plan de refondation de l'organisation des soins psychiatriques en Haute-Garonne" a été soumise aux acteurs de la santé mentale. Où en est-on ? Quelles pistes sont envisagées pour sortir de la crise ? Nous faisons le point.

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Les pistes de travail

Depuis la venue et le coup de gueule de Frédéric Valletoux, le 20 février 2024, les acteurs de la psychiatrie et de la santé mentale se sont donc régulièrement rencontrés dans le cadre d'un comité de suivi. Et selon les documents consultés par France 3 Occitanie, l'Agence régionale de Santé en Occitanie entend bien finaliser un "pacte de refondation de l'organisation des soins psychiatriques" avant la fin du mois de mai. Cet ensemble de "mesures identifiées" doit "permettre un fonctionnement optimal de la filière psychiatrique."

Trois axes principaux se dégagent. Le premier concerne plus spécifiquement le fonctionnement des urgences psychiatriques et l'organisation des soins non programmés. Le second vise à repenser les parcours de prise en charge dans une logique de prévention. Et le troisième porte sur les besoins en personnels et professionnels de la psychiatrie.

Ces axes de travail proposés par l'ARS induisent un certain nombre de propositions de mesures portant sur des points cruciaux tels que le nombre de lits dédiés, la coopération avec les praticiens libéraux et établissements privés comme la clinique Beaupuy ou encore "la montée en charge effective des moyens", revoir le découpage géographique pour le traitement et la prévention des troubles mentaux en lien avec le centre hospitalier de Lavaur.

Un syndicat a claqué la porte

"Nous avons décidé de ne plus aller au comité de pilotage depuis plusieurs semaines parce que beaucoup d'annonces ont été faites suite à la visite du ministre. Mais au final, il n'en est pas ressorti grand-chose", nous annonce Loïc Brelier, représentant de Sud Santé Sociaux à l'hôpital Marchant.

C'est la montagne qui a accouché d'une souris. Et comme on a beaucoup de travail sur l'hôpital Marchant, on s'est dit, qu'il y avait mieux à faire que de participer à cette parodie.

Loïc Brelier, représentant Sud Santé Sociaux - Hôpital Marchant

Selon l'aide-soignant, des actions ont pourtant été enclenchées. "Des cliniques comme celle de Beaupuy ont réorganisé leur offre pour récupérer des patients sous contrainte", reconnaît-il. Mais, les prises en charge dans le secteur privé, le syndicaliste n'y croit pas vraiment. "Leur modèle économique ne permet pas de pouvoir admettre des patients dont la prise en charge peut durer 3 à 6 mois, ce n'est pas rentable pour eux."

La réouverture des lits fermés est inscrite dans la première trame du plan de refondation de la filière psychiatrique. Encore faut-il en avoir les moyens humains et financiers. "Sur l'hôpital public, en fait, on est vraiment en pénurie de médecins", affirme Loïc Brelier. "Il y a des médecins intérimaires qui sont venus pour une semaine ou pour trois semaines. Du coup, on ouvre des lits, mais c'est très transitoire."

Réduire les temps d'attente des soins sans consentement et des patients en demande d'hospitalisation libre, réduire les temps d'attente sur les urgences ? Là encore, le syndicaliste reconnaît qu'ils ont été réduits. Il y ajoute immédiatement un bémol : "sauf qu'on a envoyé les patients ici et là, hors du département. À Limoux ou Saint-Girons", assure-t-il. Une forme de "patate chaude qu'on se renvoie de gauche à droite".

Le ministre de retour à Toulouse ?

Nous avons sollicité l'ARS pour obtenir des précisions sur les pistes de travail inscrites à ce plan de refondation de l'organisation des soins psychiatriques en Haute-Garonne. Nous n'avons pas obtenu de réponse à l'heure de la publication de cet article. Pas de commentaire non plus du côté du CHU de Toulouse, à la date de ce 28 mai 2024, qui évoque un document en cours de construction et non finalisé. 

"Le comité de suivi continue de travailler et poursuit ses travaux qui seront validés par le ministre", nous a-t-il été simplement indiqué. Par ailleurs, une réunion des psychiatres de Haute-Garonne pourrait être organisée ce jeudi 30 mai, à l'initiative du président du conseil départemental de l'Ordre des médecins.

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