L'évacuation du plus grand squat de Toulouse, qui a abrité jusqu'à 400 personnes de différentes nationalités, a débuté mercredi matin.
Les opérations d'évacuation du squat du quartier des Arènes, le plus grand de la métropole toulousaine et l'un des plus grands de France, ont débuté mercredi 10 mai au matin ont constaté sur place des journalistes de France 3. Un important disposititf policier a été déployé sur place.Le squat, un ensemble d'anciens immeubles de bureaux appartenant à la banque Natixis, abritait selon les services sociaux environ 400 personnes, notamment des familles avec enfants.
Son évacuation avait été décidée il y a plusieurs mois mais la procédure prévoit désormais que pour y procéder il faut avoir examiner un à un le cas de chaque occupant et lui avoir trouvé une solution de relogement.
Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse, avait indiqué que l'évacuation se ferait dans "le respect du droit et de la dignité". Le préfet avait chargé l'association France Horizons d'y faire un diagnostic social, préalable à l'évacuation des lieux.
L'évacuation s'est déroulée en concertation avec les associations qui suivent ces personnes. 120 occupants, des Européens en situation précaire, vont être relogés dans des logements sociaux. Les autres, au moins 200 personnes, après avoir été regroupées dans un gymnase, se verront proposées des nuits d'hôtels, pour une semaine. A l'issue, elles devraient se retrouver une nouvelle fois à la rue.
Plusieurs incidents graves s'y étaient déroulés ces dernières semaines : un incendie au mois de mars qui avait nécessité l'évacuation d'au moins 200 personnes, des bagarres entre groupes de différentes nationalités et même la mort d'un homme d'un quarantaine d'années tué par balles en avril dernier.
194 personnes évacuées selon la préfecture
A l'issue de ses opérations, la préfecture de la Haute-Garonne a établi le bilan suivant :"Lors de l’opération de ce matin, 194 personnes sur les 273 initialement recensées, étaient présentes. La Mairie de Toulouse procède à l’hébergement avec accompagnement social pour les publics ressortissants européens présents et recensés dans ce squat comme elle a pu le faire précédemment lors de démantèlement de campements.
Grâce à la fluidité du dispositif d’hébergement et d’accompagnement mis en place lors de ces précédentes opérations (scolarisation des enfants, sortie vers l’insertion professionnelle et le logement social), la mairie a pris en charge 52 personnes, dont 17 mineurs parmi lesquelles, celles qui acceptent le projet d’accompagnement social signeront une convention d’occupation d’un lieu d’hébergement et un règlement intérieur. Elles s’ajoutent aux 51 déjà hébergées et suivies par la Mairie après l’incendie.
Le préfet a mobilisé les services placés sous son autorité et la police nationale pour organiser et procéder à l’évacuation du squat et assurer, après examen de leur situation dans le gymnase, l’hébergement avec un accompagnement des ménages qui ont été recensés. Ainsi, le travail social entamé depuis plusieurs mois par l’association mandatée permettra d’orienter les familles, soit 142 personnes (dont 45 mineurs) en fonction de leur situation administrative et de leur situation sociale vers des dispositifs adaptés : centre de demandeurs d’asile pour certains, centre d’hébergement d’urgence pour d’autres, gérés par des associations et financées par l’État.