Moins d'un hectare de tournesols avaient été détruits, mi-août, par les Faucheurs volontaires pensant qu'il s'agissait d'OGM. Les instituts à la tête du projet Syppre accusent aujourd'hui les militants de s'être trompés de cible.
Ce sont cinq parcelles de tournesols pour une surface totale de culture de 7500 m² qui avaient été détruites, dans la nuit du 16 au 17 août, aux abords de Gardouch en Haute-Garonne. Les faucheurs volontaires, réunis à l'occasion du procès de 21 d'entre eux à Foix, ont revendiqué l'action prétextant la présence de plantes génétiquement modifiées (OMG). "Faux", répond aujourd'hui Jacques Mathieu, directeur général d'Arvalis, l'un des instituts à la tête du projet Syppre dont les passerelles fauchées font partie.
Les faucheurs se sont-ils trompés de cible ? "Ils se sont même doublement trompés, explique Jacques Mathieu à France 3. D'une part, ce n'est pas le type de variétés qu'ils combattent et, d'autre part, car nous défendons l'environnement en essayant de préserver la fertilité des milieux et de baisser les recours aux intrants."
Une expérimentation nationale
Ces passerelles, selon l'entreprise, font partie du projet Syppre qui comprend quatre autres sites en France. "Cette expérimentation nationale nous permet de construire les systèmes de culture demain", résume Jacques Mathieu. Ils travaillent notamment sur la diversité et la rotation des cultures.Les Faucheurs volontaires accusaient le groupe d'avoir planté, sur ces passerelles, des variétés rendues tolérantes aux herbicides. C'est-à-dire qu'elles absorberaient les herbicides. "Il n'y avait aucune trace d'herbe, racontait à France 3 un faucheur peu de temps après l'action. On a donc la certitude que plusieurs de ces variétés ont été rendues tolérantes aux herbicides." Totalement faux selon les instigateurs du projet : les mauvaises herbes sont retirées mécaniquement.
Une plainte déposée
Contacté par France 3, avec ces informations, un représentant des faucheurs volontaires dit ne rien regretter. "Si c'était à refaire, on le referait", explique-t-il. "Évidemment, ils ne vont pas dire que ce sont des OGM, explique-t-il. Pour nous, ça reste des variétés qui ont été rendues tolérantes aux herbicides et sont, de fait, des OGM." La culture d'OGM est interdite en France."Nous restons fermes sur nos positions", explique ce porte-parole des Faucheurs volontaires. Une plainte a été déposée par les trois instituts à l'origine du projet (Arvalis - Institut du végétal, l'Institut Technique de la Betterave et Terres Inovia). Les Faucheurs volontaires attendent déjà le procès : "Ils devront prouver que ces plantes ne sont pas des OGM."
Retrouvez le reportage de Robin Doreau et Thierry Villeger :