Deux opposants au barrage de Sivens s'étaient défendus, vidéo à l'appui, de violence contre les gendarmes devant la Cour d'appel de Toulouse. L'un deux, accusé d'avoir fracturé la main d'un militaire, est relaxé. L'autre voit sa peine réduite à quelques "jours amende"
La cour d'appel de Toulouse a rendu son arrêt mercredi après-midi dans le recours de 2 militants anti-barrage de Sivens qui avaient été condamnés en comparution immédiate pour avoir notamment fracturé la main d'un gendarme.
Le militant accusé d'avoir fracturé la main du gendarme, initialement condamné à deux mois de prison avec sursis est relaxé de l'accusation de violence envers le militaire. En revanche, il est condamné à 30 jours amende de 10 euros pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN. Son camarade, qui avait été condamné en comparution immédiate à 4 mois de prison avec sursis, voit pour sa part sa peine réduite à 60 jours amende de 15 euros.
Lors de l'audience du 28 mai, après le visionnage d'une vidéo amateur, le procureur avait demandé la relaxe, au bénéfice du doute, de l'un des deux militants.
La vidéo en question :
Les faits remontent au matin du 15 septembre 2014. Un peu plus d'un mois avant la mort de Rémi Fraisse, la situation est déjà très tendue sur la ZAD occupée de Sivens.
Ce jour-là, deux opposants au projet, parmi la quarantaine qui font face aux forces de l'ordre, sont interpellés sans tendresse par les gendarmes mobiles, placés en garde à vue puis présentés au tribunal correctionnel d'Albi pour des faits de "violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique".
Les gendarmes affirment alors qu'ils ont été assaillis par les deux opposants dont l'un aurait asséné un coup de pied qui aurait fracturé la main d'un des militaires.
Après leur condamnation en comparution immédiate, les deux militants avaient relevé appel pour demander leur relaxe après avoir versé au dossier une vidéo amateur tourné ce jour là, et qui, selon eux, montre que le coup reçu à la main par le gendarme a été porté dans la confusion par un autre gendarme.
En vidéo, le reportage d'Emmanuel Watt et de Jean-Pierre Duntze :