C'est une victoire pour les anti Val Tolosa. Le Conseil d'Etat a jugé que le projet de centre commercial à l'ouest de Toulouse, ne présentait pas une utilité publique. Une décision qui ne marque pas la fin officielle du projet, mais rend quasi impossible sa réalisation.
C'est la décision de justice qui pourrait mettre un terme définitif au projet de centre commercial Val Tolosa, à l'ouest de Toulouse. Mercredi, le Conseil d'Etat a retoqué l'aspect environnemental du projet, lancé en 2005.
Selon la plus haute juridiction française, Val Tolosa ne présente pas une "utilité publique" et ne justifie donc pas la destruction des espèces protégées sur le plateau de la Ménude, nécessaire pour la construction du centre commercial. Par cette décision, le Conseil d'Etat confirme celles du Tribunal Administratif de Toulouse et de la Cour administrative d'Appel de Bordeaux.
Un hypermarché et 160 surfaces commerciales sur 44 hectares
Une victoire pour les opposants au projet, regroupés notamment au sein du collectif "Non à Val Tolosa". "C'est la huitième décision dans ce sens depuis 2005, explique Patrick Gaborit, co-président du collectif. Le projet doit impliquer l'imperméabilisation de 6 hectares de terres agricoles et la destruction de plus de 2 hectares de bois. Les promoteurs doivent prendre acte et abandonner le projet".D'abord lancé en 2003 sous le nom de Portes de Gascogne, le projet Val Tolosa, prévoit la construction d'un hyper-centre commercial sur 44 hectares de terres agricoles. Il doit contenir un hypermarché et 160 surfaces commerciales. Les promoteurs avaient également prévu le creusement d'un lac et la plantation d'espaces verts.
Du green washing, ironise Patrick Jimena, ex-conseiller général (EELV) et conseiller municipal d’opposition de Colomiers, défavorable au projet. Il ne suffit pas de planter des arbres pour faire un projet responsable écologiquement.
Dynamiser le secteur
De son côté, le promoteur du projet Unibail-Rodamco-Westfield se contente d'un communiqué de presse lacunaire :"le Groupe URW prend note de la décision du Conseil d’Etat relative au projet Val Tolosa et étudie les différentes options envisageables pour l’avenir du site".Pour le maire de Plaisance-du-Touch, la commune qui devait accueillir le centre commercial, la décision du Conseil d'Etat est une déception. "Val Tolosa aurait été un moyen de dynamiser ce quartier, qui en a grandement besoin", déplore-t-il. Résigné, il prévoit de réfléchir à de nouveaux projets à proposer pour exploiter les 40 hectares de la Ménude, lors des élections municipales.
Les opposants à Val Tolosa et Patrick Jimena, eux, considèrent qu'il est bien obsolète de vouloir redynamiser un quartier à l'aide d'un méga centre commercial. Ils ne seraient pas contre lui souffler quelques idées, plus tournées vers l'écologie, pour exploiter les terres de la Ménude.