Pendant les événements de la nuit de lundi à mardi dans plusieurs quartiers de Toulouse, la police a interpellé 18 personnes dont 7 mineurs.
Deuxième nuit de violences urbaines à Toulouse : mais cette fois, contrairement à dimanche soir, plusieurs personnes ont été interpellées par la police. 18 en tout selon la préfecture de la Haute-Garonne, qui indique que toutes ces personnes ont été placées en garde à vue.Selon des sources policières et judiciaires, parmi les 28 interpellés, on compte 7 mineurs. Les autres sont âgés entre 25 et 30 ans. Surtout, la moitié de ces jeunes ne seraient pas originaires du Mirail. Tous seraient défavorablement connus des services de police.
Lundi soir, les journalistes de France 3 sur place ont en effet assisté à plusieurs arrestations. Dans un fourgon de police, quartier Bagatelle, quatre jeunes hommes menottés étaient emmenés par les policiers quand nous avons pu leur parler, par la vitre du camion de police : "Nous n'avons rien fait de mal, on regardait ce qui se passait et on nous a contrôlés et arrêtés" nous a dit l'un d'entre eux.
Tout au long de la soirée, des incidents se sont déroulés dans les quartiers de la Reynerie, Bellefontaine, La Faourette et Bagatelle. Jets de projectile depuis les coursives, incendies de voitures...La police évacue plusieurs personnes interpellées #Toulouse pic.twitter.com/gJJxXk9ZAE
— Fabrice VALERY (@FabValery) 16 avril 2018
Selon la direction départementales de la sécurité publique, les personnes interpellées l'ont été dans le cadre de "flagrant délit d'incendies volontaires, violences volontaires avec armes, outrages et rébellions, participation à un groupement violent en vue de commettre des dégradations de biens ou des violences aux personnes".
La préfecture ne donne pas de bilan du nombre de véhicules incendiés. Mais selon nos informations, 25 véhicules, voitures et camionnettes ont brûlé lundi soir à Toulouse. Sur un trottoir de la rue du Lot, un homme filme une voiture en feu avec son téléphone portable : "C'est ma voiture, mon outil de travail" lâche-t-il seulement d'une voix blanche. Il prend des photos et des vidéos pour son assurance.
Dimanche soir, des premiers incidents circonscrits à deux quartiers du Mirail avaient opposés une centaine de jeunes à des policiers qui avaient été surpris. Il n'y avait eu aucune interpellation. Cette fois, les forces de l'ordre étaient nombreuses et même si les émeutiers ont joué au chat et à la souris avec la police, certains ont pu être interpellés.
A l'origine de ces événements, plusieurs éléments selon des sources policières : le contrôle d'identité dimanche après-midi d'une femme portant un niqab, un contrôle qui a mal tourné. Et puis, des rumeurs sur les conditions de la mort d'un détenu à la maison d'arrêt de Seysses près de Toulouse : l'homme a été retrouvé pendu dans sa cellule d'isolement samedi vers 18 heures et tout porte à croire qu'il s'agit d'un suicide selon le parquet de Toulouse. Cette mort a également donné lieu à deux mouvements de détenus à la maison d'arrêt. Lundi après-midi, 90 prisonniers ont refusé pendant deux heures de regagner leurs cellules après la promenade. Ce mardi, ce sont 200 d'entre eux qui ont refusé de rentrer après la promenade.
Stéphanie Bousquet et Eric Coorevits reviennent sur les différentes pistes qui pourraient expliquer ces violences :