Un rassemblement était organisé ce mardi 24 janvier à Toulouse afin de monter un collectif anti-ZFE. Les organisateurs ambitionnent d'obtenir une suspension de cette mesure qu'ils jugent lourde de conséquences pour les classes populaires.
Alors que depuis le 1er janvier 2023, la ZFE de Toulouse s’est élargie à certains petits véhicules, l’opposition durcit le ton. Ce mardi 24 janvier, la mobilisation est passée à la vitesse supérieure en conviant "tous les gens qui vont se retrouver en difficulté à cause de cette ZFE" à se réunir à Toulouse. Une invitation lancée par Bernard Marquié, ex vice-président de Tisséo et ancien adjoint à la mairie de Toulouse, et Jean-Pierre Bataille qui ambitionnent de monter un collectif anti-ZFE afin d'obtenir un moratoire sur l'application de cette mesure.
Réunir les opposants
En novembre dernier, les deux hommes lancent une pétition pour alerter sur ce projet de ZFE et sur les menaces qui pèsent sur les conducteurs les plus modestes. Sur les marchés qu’ils arpentent pour récolter de nouvelles signatures, ils s'aperçoivent que nombreux sont les citoyens qui se disent scandalisés par ce projet de circulation restreinte.
"Le problème, c’est qu’on remet en cause leur liberté de circuler sans prendre aucune précaution pour s’assurer que la transition entre leur véhicule dit polluant et un autre plus propre soit faite dans de bonnes conditions", fustige Bernard Marquié.
Un projet jugé discriminant
Pour rappel, la ZFE est une zone à faibles émissions qui bannit de la circulation les véhicules les plus polluants selon leur vignette Crit’Air. Depuis le 1er janvier 2023, tous les véhicules motorisés Crit’air 4,5 et non classés sont interdits de circulation dans un périmètre délimité autour et à l’intérieur de Toulouse.
Pour Bernard Marquié, il s’agit ici d’une mesure qui discrimine les classes populaires et creuse un peu plus les inégalités sociales. "On dit aux gens : désormais, c’est interdit, débrouillez-vous. Mais quand vous n'avez pas les moyens de vous acheter une nouvelle voiture à 15.000 euros, personne ne vous propose de solution !", pointe l’ancien adjoint au maire qui juge les aides proposées par la métropole "totalement inadaptées".
Des transports inadaptés
Autre problème soulevé par l’opposant : le service inadapté des transports collectifs. Selon l’ancien vice-président de Tisséo, 40% des véhicules immatriculés en Haute-Garonne seront interdits de circulation à Toulouse d’ici 2024. "Déjà que les transports sont saturés aux heures de pointe en situation normale, le réseau actuel ne pourra pas absorber 15 à 20% de voyageurs supplémentaires !" prévoit le militant.
Il faut se donner les moyens de permettre aux gens d’avoir une alternative crédible et efficace à leur voiture qui pollue ! Cela nécessite un réseau de transports bien plus développé qu'aujourd'hui !
Bernard Marquié, ex vice-président de Tisséo et ancien adjoint à la mairie de Toulouse
En attendant de nouvelles solutions, certains conducteurs se sont résignés à circuler dans l’illégalité. "J’ai rencontré un carreleur de 55 ans, son camion a 20 ans. Il m’a dit qu’il ne rachètera pas un véhicule qui coûte 40.000 euros. Sinon, il s’arrête de travailler et il se met à la retraite dès aujourd’hui !", rapporte le militant.
Dès janvier 2024, tous les véhicules classés Crit’Air 3 et plus seront désormais exclus de la ZFE. Une dernière étape que le collectif est décidé à enrayer.