Une usine de traitement de déchets, l'UTV65, doit être construite dans l'agglomération tarbaise. Elle suscite des oppositions. Un appel a été lancé (et entendu) pour créer une ZAD. Bordères-sur-l'Echez va-t-il devenir un nouveau Sivens ?
Ils sont moins d'une dizaine de zadistes à occuper depuis ce week-end le site qui doit accueillir la future usine de traitement de déchets de Bordères-sur-l'Echez. Ils rechignent à être filmés et disent être passés par Notre-Dame-des-Landes et Sivens. De Bordères-sur-l'Echez et du dossier de l'UTV65, ils ne savent quasiment rien.
Clairement appelés en renfort par les opposants au projet, et soutenus par ces derniers qui leurs apportent un soutien logistique, l'objectif est d'attirer l'attention sur la contestation de l'usine de traitements de déchets. Un dossier qui n'a jamais trouvé d'écho au-delà du département, et encore essentiellement dans l'agglomération tarbaise. Les manifestations n'ont jamais dépassé 2 ou 300 participants. Les dernières en date devant le conseil d'agglomération ou à Bordères-sur-l'Echez ont réuni respectivement une trentaine et une petite centaine de personnes. Bref, les opposants peinent à mobiliser et à se faire entendre, d'où l'appel aux zadistes.
Le SMTD65, porteur du projet contesté veut temporiser. Il a annulé la conférence de presse qu'il devait tenir ce lundi. Une annulation clairement en lien avec l'installation des zadistes auxquels ils ne veulent pas donner prise.
L'UTV65 est une unité de traitement et de valorisation des déchets par méthalisation. Elle doit être construite dans une zone d'activité industrielle à Bordères-sur-l'Echez, au nord de l'agglomération tarbaise sur un site de plus de 4 hectares. Dimensionnée pour traiter 70 000 tonnes de déchets du département des Hautes-Pyrénées par an. Montant des travaux : 50 à 60 millions d'euros.
A l'heure actuelle, ces déchets sont éliminés au centre de stockage de Bénac qui fermera définitivement ses portes le 31 décembre prochain. Une solution de remplacement est donc indispensable et le département a opté pour une unité de tri mécano biologique, un projet porté par le SMTD65 (le syndicat mixte de traitement des déchets). En attendant sa construction, les déchets qui ne pourront plus être envoyé à Benac partiront au centre d'enfouissement de Montech dans le Tarn-et-Garonne ou seront incinérés à Bessières et Toulouse en Haute-Garonne.
Le projet a toujours suscité une opposition portée par une association, l'ADRISE à l'origine de manifestations et recours judiciaires. Les opposants, essentiellement des riverains et habitants de Bordères-sur-l'Echez, craignent les nuisances olfactives, des norias de camions dans le secteur. Ils dénoncent également l'obsolescence du projet de l'UTV à l'horizon 2025 avec l'obligation à cette date du tri à la source des déchets ménagers.