La demande des consommateurs pour les produits de terroir favorise des productions locales plus rémunératrices. Agriculteurs français et espagnols sont donc intéressés par les nouveaux débouchés des deux côtés de la frontière pyrénéenne. Une coopération se met en place.
Comme Valérie Soucaze, de chaque côté de la frontière pyrénéenne, des éleveurs travaillent en local, sur des produits de qualité. Chaque semaine, elle livre un de ses veaux, des bêtes nourries sous la mère dans une boucherie de Bagnères-de-Bigorre, à quelques kilomètres de la ferme au pied du Pic du Midi.
Une viande rosée, très délicate distribuée sous la marque "Hapy Saveurs", que l'on peut également déguster dans des restaurants, ou acheter dans des enseignes de grande distribution.
Un choix pour cette agriculture, qui vit " dans une région très touristique, où les touristes qui sont des consommateurs, sont demandeurs dans chaque région des spécificités des terroirs."
Cette viande estampillée Hautes-Pyrénées pourrait conquérir les marchés espagnols. Une coopération transfrontalière soutenue par l'Union Européenne.
Parallèlement, des produits agricoles fabriqués de l'autre côté de la frontière cherchent eux aussi à s'inviter sur les tables du sud-ouest.
L'Europe considère les territoires à un autre niveau en raisonnant sur l'ensemble des Pyrénées centrales : un espace composé de l'Aragon et des Hautes-Pyrénées, plus cohérent."
Pour Pedro Salas du Groupement Européen de Coopération Territoriale "en Espagne Il y a l'agneau, c'est la référence comme animal chez nous. C'est un agneau très différent de l'agneau français. C'est un produit qui peut être utilisé dans la haute cuisine française des Hautes-Pyrénées."
Les produits du terroir traversent les montagnes, mais les législations très différentes, de part et d'autre de la chaîne, forment aussi des embûches à surmonter. L'Espagne interdit par exemple la vente directe dans les fermes.
Le reportage de Régis Cothias et Emmanuel Fillon