Le 3 décembre dernier, deux adolescents placés dans une famille d'accueil ont violemment agressé la maîtresse de maison de 65 ans, à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées). Elle souffre de multiples fractures, hématomes et contusions. Dix jours plus tard, l'une de ses proches, ancienne enfant placée, témoigne. Elle est en colère, alors que l'un des deux adolescents est en liberté, sous contrôle judiciaire.
"Elle est recouverte de bleus. Elle fait des cauchemars où elle se voit mourir." Ambre, 19 ans, a vécu pendant deux années en famille d'accueil à la ferme du Rocher d'Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées), auprès de Simone*, 65 ans. Depuis dix jours et l'agression de cette dernière, elle lui rend visite quotidiennement : "C'est une personne très importante pour moi".
"Elle se demande ce qu'elle a fait pour mériter ça, témoigne la jeune femme. Ça fait 27 ans qu'avec son conjoint ils accueillent des enfants en difficulté, certains ont connu la drogue ou la prostitution, il n'y a jamais eu de problème. Mais ces deux jeunes étaient à la ferme depuis une semaine, et il s'est passé cette horrible chose."
Laissée pour morte
Le 3 décembre dernier, alors que Simone est à table avec deux adolescents de 14 et 16 ans, la situation dégénère. Les deux garçons la frappent, à coups de poings puis à l'aide d'un os à jambon. Les deux bras brisés et ensanglantés, elle est laissée pour morte.
Les deux adolescents s'emparent du contenu d'un coffre et volent une voiture, accompagnés d'une jeune fille de la maison d'accueil. Mais ils ne feront que quelques mètres avant de finir dans le fossé. Alertés par la jeune fille, les gendarmes arrivent sur place et interpellent rapidement les deux individus.
L'un des deux jeunes remis en liberté
Si le plus âgé est placé en détention provisoire à la maison d'arrêt pour mineurs de Pau, et mis en examen pour tentative d'assassinat, le plus jeune est placé sous contôle judiciaire, et remis en liberté.
"Je suis très en colère, confie Ambre. Le plus jeune, il est retourné chez sa mère. Donc il a failli tué cette femme, elle s'est faite massacrer, et lui il est tranquillement chez sa mère. Tout ça parce qu'il est jeune. C'est affligeant. Il faut que la justice joue son rôle." Pour l'heure le mobile de l'agression n'a pas encore été déterminé.
*Pseudonyme