Depuis ce vendredi 9 août, les restrictions des usages de l'eau sont renforcées dans l'ouest de l'Hérault, avec le passage de plusieurs secteurs au niveau "crise". C'est notamment le cas du bassin-versant de l'Orb. Comment ces mesures sont-elles mises en place et sont-elles efficaces ? Laurent Rippert, directeur de l'établissement public territorial de bassin Orb et Libron, répond à nos questions.
Depuis la fin de la semaine dernière, une partie du département de l'Hérault est classée au niveau "crise" par la préfecture concernant l'état de la ressource en eau.
Les seuils très bas impliquent des restrictions sur l'usage de l'eau pour les particuliers, les collectivités, mais aussi pour les professionnels, notamment pour les exploitants agricoles. En situation de "crise", l'irrigation des cultures est par exemple interdite, avec certaines exceptions, notamment pour les jeunes plantations.
Le bassin-versant de l'Orb est particulièrement concerné par ces mesures. Nous avons interrogé Laurent Rippert, le directeur de l'établissement public territorial de bassin Orb et Libron, sur les effets de ces restrictions.
💧Point de situation #sécheresse sur l’état de la ressource en eau dans l’#Hérault :
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) August 9, 2024
🔴 Passage en crise des bassins versants de l’Orb aval, de l’Aude aval Berre-Rieu, de l’Argent double Ognon et de la Cesse
🟠 Passage en alerte renforcée des bassins versants de l’Orb amont et… pic.twitter.com/omQIbfJDmS
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Quelles conséquences a ce nouveau seuil d'alerte pour le bassin de l'Orb ?
C'est une mesure que l'on attendait, et qui est arrivée plus tard que l'an dernier. Malgré les précipitations, il n'a pas plu assez pour rattraper le déficit en eau que l'on subit depuis deux ans. Ces épisodes de sécheresse sont de plus en plus fréquents sur l'ouest du bassin méditerranéen. On s'attend à ce que celui-ci dure jusqu'à la fin de l'été, voire s'intensifie s'il n'y a pas de nouvelles précipitations.
Quel bilan tirez-vous des mesures prises l'an dernier ?
Ce sont des mesures qui sont graduées et qui sont adaptées. Elles ont été révisées, mais elles ont eu un effet réel sur la baisse de la consommation. L'an dernier, elles ont permis une diminution de 20 % de l'utilisation de l'eau chez les seuls particuliers sur l'ensemble du bassin, même si l'été, les activités agricoles représentent 65 % des usages, contre 35 % pour l'eau potable. Néanmoins, les restrictions sont de plus en plus respectées par tous les usagers.
Y a-t-il des secteurs où elles génèrent particulièrement des tensions ?
Dans ce qui est possible pour améliorer la préservation de la ressource en eau, l'une des pistes est de maintenir l'herbe dans les vignes le plus longtemps possible. Car les tensions se situent notamment sur la viticulture, qui a besoin d'eau. Il y a une vraie demande pour sauver la récolte.
Pour connaître les restrictions mises en place sur votre commune, il est possible de consulter le site de la préfecture.