Quatre jours après la tentative d'incendie à la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte (Hérault), le principal suspect ainsi qu'un proche ont été mis en examen mercredi soir par un juge antiterroriste parisien. Ils ont été écroués. Un troisième individu a été laissé libre sous contrôle judiciaire.

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Quatre jours après une tentative d'incendie à la synagogue de La Grande-Motte (Hérault), le principal suspect ainsi qu'un proche ont été mis en examen mercredi soir par un juge antiterroriste parisien puis écroués pour cet acte qui aurait pu avoir des conséquences "dramatiques", selon les autorités.

En fin de soirée, mercredi 28 août 2024, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé qu'"EHK", un Algérien de 33 ans en situation régulière et inconnu des services spécialisés, avait été mis en examen par un juge antiterroriste notamment pour "tentative d'assassinats terroriste commis en raison de la race ou de la religion et pour association de malfaiteurs terroriste", conformément à ses réquisitions.

Placé en détention

Il a ensuite été placé en détention provisoire sur décision d'un juge des libertés et de la détention (JLD).
Dans un communiqué diffusé mercredi après-midi, le Pnat avait détaillé ses réquisitions et expliqué qu'"EHK" s'était "radicalisé dans la pratique de sa religion depuis plusieurs mois et nourrissait également, de longue date, une haine des juifs, plus spécialement focalisée sur la situation en Palestine".

Il a reconnu les faits dès sa première audition" et "expliqué avoir agi pour soutenir la cause palestinienne, contestant toute intention homicide mais concédant avoir eu l'intention de faire peur.

Parquet national antiterroriste

Communiqué

Complice présumé


Un homme de son entourage a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle par le magistrat antiterroriste puis incarcéré par le Juge des Libertés et de la Détention, d'après le Pnat ( parquet national antiterroriste). Le parquet l'avait présenté comme un homme "avec lequel EHK apparaît avoir partagé son projet".
Enfin, un troisième homme qui a convoyé du Grau-du-Roi à Nîmes l'incendiaire présumé a été mis en examen pour recel de malfaiteur terroriste et placé sous contrôle judiciaire. 
"Les investigations vont désormais se poursuivre dans le cadre de l'information judiciaire", a ajouté le Pnat.

 Filmé et à visage découvert


Samedi matin peu avant 08H30, EHK a été filmé par des caméras de vidéosurveillance, le visage découvert et un drapeau palestinien déployé autour de la taille, alors qu'il tentait de mettre le feu autour de la synagogue Beth Yaacov de cette ville balnéaire, avant l'office matinal du shabbat qui accueille habituellement de nombreux fidèles. Des images que France 3 Occitanie avait révélées en exclusivité.

Cinq personnes dans la synagogue

Le suspect n'a pas pénétré dans l'édifice religieux mais tenté de démarrer un incendie "dans différents points de l'emprise de la synagogue", alors que cinq personnes, dont le rabbin, se trouvaient à l'intérieur. 
Il a ensuite pris la fuite et été interpellé samedi soir à Nîmes.
Dimanche, le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin avait estimé qu'un "drame avait été évité" de justesse et dénoncé un "acte antisémite". 

Hache et arme de poing

Le suspect, d'après le Pnat, était porteur d'une hache et d'une arme de poing. "Les conditions de réalisation (mode opératoire, cible)" de cet acte sont pour le Pnat "de nature à instaurer dans la population un climat de peur et d'insécurité et à faire naître dans la communauté juive et au-delà un sentiment d'effroi et de menace directe".

Premier passage à l'acte depuis l'attaque du Hamas

Il "constitue le premier passage à l'acte violent à caractère antisémite dont le Pnat s'est saisi" depuis l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre, souligne ce parquet spécialisé.
L'attaque a suscité l'émoi et provoqué le rassemblement d'un millier de personnes, dont de nombreux élus et des représentants de plusieurs religions, mardi soir à Montpellier pour dénoncer l'antisémitisme et soutenir la communauté juive.

Triplement des actes antisémites en France

"C'est un miracle que nous n'ayons pas eu à déplorer des victimes", avait alors souligné à Montpellier le président national du Consistoire israélite de France, Elie Korchia.
"Nous avons besoin que ce rassemblement soit non seulement un geste de fraternité, mais un moment de réaffirmation républicaine", avait expliqué de son côté le président du Crif, Yonathan Arfi.
Les actes antisémites ont presque triplé en France depuis le début de l'année, avec "887 faits" recensés au premier semestre, avait indiqué le 9 août Gérald Darmanin. On en comptait 304 au cours de la même période en 2023. 
Ils avaient déjà fortement augmenté en 2023, notamment après le 7 octobre, selon le ministère de l'Intérieur, qui en avait recensé 1.676 sur l'année, "soit quatre fois plus qu'en 2022".

Avec AFP

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