"On demande un choc d’autorité" : le cri d'alarme des policiers du syndicat Alliance réunis en congrès

Le syndicat de police Alliance était en congrès, jeudi 16 mai. Plus d'une centaine de policiers de 21 départements du sud de la France étaient rassemblés à Lunel dans l'Hérault. Ils ont exprimé leur colère face à des conditions de travail de plus en plus difficiles.

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C'était un rendez-vous important pour les policiers du sud de la France. Les délégués du syndicat de police Alliance de 21 départements étaient rassemblés en congrès à Lunel dans l'Hérault, jeudi 16 mai. Un rendez-vous important et grave qui s'est ouvert sur un hommage rendu aux gendarmes et agents de la pénitentiaire tués lors de l'attaque mortelle d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure qui a fait deux morts.

"Ce qui leur arrive, peut nous arriver. Il y a une forte colère chez les policiers car les conditions sont de plus en plus difficiles. On fait face à une violence inouïe, à des individus de plus en plus déterminés, soit sur les refus d’obtempérer et les manifestations violentes, et des individus prêts à tout pour s’évader que ce soit de prison, de garde à vue ou dans les centres de rétention administrative, comme ça a été le cas le week-end dernier à Sète", note David Leyraud, délégué zonal Sud du syndicat Alliance.

Manque d'effectifs dans les Centres de rétention administrative

Selon le syndicaliste, les centres de rétention administrative du sud de la France souffriraient d'un manque d'effectifs structurel et ce d'autant plus qu'ils sont proches de deux grandes frontières que sont l'Italie et la France. Il manquerait 10 policiers à Sète, 15 à Nîmes et autant à Toulouse. Des centres qui doivent faire face à de graves incidents comme ce qui s’est passé l'été dernier à Nîmes.

Six détenus s'étaient évadés après un incendie.

Recours à la visioconférence

Comme les syndicats de la pénitentiaire, les policiers réclament un recours plus systématique à la visioconférence pour les délinquants de droit commun ou les personnes en situation irrégulière. "Ces missions représentent un danger et une perte de temps et de sens. Nous ne sommes pas des taxis ambulances sécurisés", ajoute David Leyraud, Délégué zonal sud syndicat de police Alliance.

 Pour faire face aux dangers en 2024, on demande un choc d’autorité de l’état. Cela passe par un réarmement moral, juridique : il faut adapter les lois à la nouvelle criminalité.

David Leyraud

Délégué zonal sud syndicat de police Alliance

Le syndicat a naturellement abordé la situation de la ville de Nîmes et l'augmentation de la criminalité liée au trafic de drogue.

Nîmes se "mexicanise".

David Leyraud

Opérations "place nette" : efficacité mitigée

Le syndicat tempère l'efficacité des opérations "place nette" dans la lutte contre le trafic de drogue. "Les opérations "place nette" sont des réponses ponctuelles. Même si les opérations ont lieu pour que les Jeux Olympiques se passent dans un climat plus serein et plus sûr, on ne supprime pas le trafic. On l’atténue géographiquement et provisoirement le temps des JO. Quand je parle de réarmement juridique, ça passe aussi par les accords internationaux. Il faut aller chercher les biens issus de ce trafic. Il faut s’attaquer à la racine des trafics. On attend beaucoup plus que des mots à 'La République répondra présente'".

Lors du congrès le syndicat de police a lancé un appel qui résonne un peu comme une mise en garde envers les élus : "la République tient mais c’est surtout les policiers qui tiennent la république".

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