À Montpellier, un "pigeonnier contraceptif" pour réguler la population d'oiseaux

La mairie de Montpellier a inauguré, mardi 23 juillet, un "pigeonnier contraceptif" dans le quartier Lemasson. La Ville souhaite multiplier ces équipements, qui permettent de réguler la population des pigeons sans les tuer.

Pour gérer sa population de pigeons, Montpellier se dote d'un étonnant arsenal. La Ville a inauguré, mardi 23 juillet, un "pigeonnier contraceptif" au parc Tastavin, dans le quartier Lemasson.

Ce "pigeonnier contraceptif"' est le troisième de sa collection, le premier ayant été érigé en 2003 sur l'esplanade Charles-de-Gaulle. Le deuxième a vu le jour tout récemment, dans le parc Édouard André.

L'avantage de cet équipement est double, selon les élus. Il concentre les pigeons autour d'un seul lieu, évitant les déjections sur les monuments. Surtout, il permet "une gestion éthique" de la population de pigeons, avance Eddine Aritzegui, adjoint au maire de Montpellier, délégué au bien-être animal.

Réguler la population "éthiquement"

Une fois fidélisé dans leur nouveau lieu de vie, les pigeons y pondent leurs œufs. Des techniciens mandatés par la mairie peuvent alors venir secouer une partie des œufs, toutes les deux semaines, empêchant leur éclosion, ce qui participe à réguler la population de ces oiseaux.

200 oiseaux peuvent être abrités dans le pigeonnier du parc Tastavin.

La méthode de contraception a déjà fait ses preuves à Paris ou Bordeaux, permettant d'éviter des méthodes de gestion de la population contestées par les associations de défense des animaux. L'association PAZ déplorait notamment, en 2023, le gazage des pigeons par la mairie de Valras-Plage (Hérault), qu'elle jugeait "cruel".

Montpellier avait au contraire été saluée par la même association pour le bon traitement de ses pigeons, la Ville se refusant aux méthodes "cruelles", comme l'abattage, les pièges, le gazage ou la stérilisation chirurgicale.

Cinq pigeonniers supplémentaires devraient voir le jour, informe Eddine Aritzegui, les services municipaux ayant identifié huit zones éligibles. Les quartiers d'Antigone, Les Cévennes ou La Mosson pourraient être dotés bientôt de leur pigeonnier.

Des panneaux informent les passants qu'il ne faut pas nourrir les pigeons, pour que la nourriture ne leur soit disponible que dans la structure du pigeonnier.

"L'engagement de Montpellier"

Par la construction de ces équipements, la mairie espère marquer "l’engagement de Montpellier en matière de bien-être animal", qui lui avait valu d'être désignée deuxième du "top 10 des villes qui agissent pour les animaux" établi par l'association L214 en 2023.

La mairie ne communique pas sur le prix de l'installation, mais les constructeurs le situent, pour un seul pigeonnier, entre 10 000 et 25 000 euros. La gestion d'un pigeonnier reviendrait à 5 000 euros par an, selon les mêmes sources.

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