19 personnes étaient présentées hier au Tribunal de Grande Instance de Montpellier, suite aux interpellations réalisées ce week-end dans le cadre des émeutes urbaines et des pillages qui secouent la ville de l'Hérault depuis plusieurs jours.
Ils devaient hier répondre de leurs actes présumés devant le tribunal judiciaire de Montpellier. Sur les 26 personnes placées en garde de vue ce week-end dans le cadre des émeutes nocturnes, 19 étaient présentées lundi après-midi au parquet, dont 13 majeurs et 6 mineurs (pour l’essentiel âgés de moins de 16 ans).
Il leur est principalement reproché "des faits de vols avec dégradations et en réunion, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique et dégradations volontaires par incendie", précise le communiqué du Tribunal, dont le procureur salue la "célérité" du travail des services d'investigation du commissariat de Montpellier.
Deux jeunes majeurs condamnés à un an ferme
Parmi les neuf jeunes majeurs déferrés, se trouve Yannis, 19 ans, interpellés sur la Place de la Comédie samedi soir et confondu grâce aux images de vidéosurveillance. Le tribunal lui reproche plusieurs tirs de mortier sur des voitures de police, lui dit n'avoir tiré qu'une seule fois. Le jeune homme évoque des injures racistes à son encontre de la part des policiers lors de son interpellation. Son casier judiciaire comporte une mention pour refus d'obtempérer après un rodéo urbain en scooter. Les juges l'ont condamné à 12 mois de prison ferme avec mandat de dépôt (incarcération immédiate), tandis que le procureur général avait requis 18 mois.
La même peine a été requise contre Evan, majeur depuis à peine une semaine au moment des faits. Il est décrit lors de l'audience comme un enfant souffrant d'un TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité), habitué des foyers et déscolarisé très tôt. Il est suivi par un psychiatre et travaille aujourd'hui comme éboueur en CDD.
Je compatis avec ceux qui ont perdu leur voiture, ce sont des conneries de gamins...
Mère de Evan, 18 ans, mis en cause pour les émeutes à Montpellier
Contrairement à Yanis, il n'a pas été pris en flagrant délit. Le jeune affirme devant les juges s'être retrouvé par hasard sur les lieux des dégradations et avoir simplement voulu filmer pour les réseaux sociaux. Sa mère s'est exprimée au micro de notre journaliste Armelle Goyon. "18 mois (requis par le procureur, ndlr), surtout qu'il a un travail et un appartement, je pense que c'est cher payé, regrette-t-elle. C'est un gamin qui a beaucoup souffert dans sa jeunesse et qui mérite qu'on puisse au moins l'aider à garder son travail. C'est très dur d'être incapable de pouvoir aider son fils."
Le casier du jeune homme comporte une condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour des dégradations de biens publiques commises en février 2022. En dépit de sa situation d'emploi, circonstance habituellement atténuante pour les accusés, les juges l'ont finalement condamné, tout comme Yannis, à 12 mois de prison ferme.