Le 21 décembre 2023, les transports en commun de la métropole de Montpellier devenaient gratuits pour tous les résidents des 31 communes. Une première en Europe pour une agglomération aussi importante, comptant 500.000 habitants. Conséquence, hausse de la fréquentation, des trajets à vélo et du covoiturage.
En moins de cinq mois, les bus et les tramways de Montpellier ont vu leur fréquentation progresser fortement. Dans le même temps, les incivilités dans les transports ont diminué de 26%. Il faut dire que la police métropolitaine des transports veille. Elle compte 42 agents et travaille avec 82 agents d'assistance, de contrôle et sécurisation de la TAM.
Cette gratuité est une mesure sociale, économique, écologique et universelle affirme la Métropole.
Une hausse de fréquentation de 23%
Depuis novembre 2023, des cellules compteuses ont été installées à bord des transports en commun. Elles permettent de suivre l’étude de la fréquentation. La méthode retenue est la comparaison entre le 1er trimestre 2019 et le 1er trimestre 2024.
Sur cette période, la hausse du nombre de passagers est de 23,7%.
En 2019, avant Covid, la méthodologie était réalisée par une mesure liée à la validation obligatoire des titres de transport et corrigée d'un pourcentage de fraude estimé. En 2024, le comptage est devenu optique via la mise en place des cellules compteuses à bord des véhicules.
Les premiers résultats montrent une hausse significative de la fréquentation des transports en commun avec la mise en œuvre de la gratuité. Cette augmentation ne se fait pas au détriment du vélo et contribue à enrayer le développement du trafic routier.
Communiqué de Montpellier Méditerranée Métropole.
Et Montpellier 3M ajoute : "L’insécurité recule dans le même temps en raison des moyens de sécurisation engagée".
Autre enseignement, au-delà des heures de pointe, une augmentation significative est observée aux heures traditionnellement creuses de la journée.
Pour des chiffres plus fiables, il faudra toutefois attendre fin 2024. Une période d'au moins un an étant nécessaire.
Plus de trajet à vélo, plus de covoiturage
Sur les 38 points de mesure de la métropole, entre 2022 et 2023, le nombre de passages de vélos s'est accru de 17,2% en ville et 16,2% dans les autres communes.
150 millions ont été financés pour les "mobilités actives", notamment le vélo et la réalisation de 235 km de "vélolignes" dans la métropole. Il y a eu également 38.225 aides de 500 euros pour l'achat d'un vélo à assistance électrique.
Le covoiturage progresse aussi. D'après le baromètre Blablacar Daily (ex Klaxit), Montpellier Méditerranée Métropole est devenu le premier territoire de France avec le plus grand nombre de trajets réalisés en covoiturage quotidien (hors Île-de-France) avec 31.652 trajets en février 2024.
La plateforme comptait 36.000 usagers inscrits fin 2023, contre 5.000 au début de 2022.
On évitera de parler du sujet qui fâche, les bouchons et les travaux... Mais tout ira mieux en 2026, année des élections municipales.
Un réseau en développement
Dans les années à venir, le réseau ne cessera de grandir, avec notamment l’arrivée de la Ligne 5 de tramway, l’extension de la Ligne 1 vers la gare TGV Sud de France et la création de 5 lignes de Bustram d’ici le second semestre 2025. La fréquentation des transports en commun ne devrait ainsi que progresser.
Un milliard d'euros en 6 ans
Des investissements importants en infrastructures et en matériels ont été réalisés ou sont en cours.
70 millions d'euros déboursés pour la rénovation des rails, plus 18 millions pour la sécurité des systèmes d'exploitation.
440 millions pour la construction de la Ligne 5 du tramway. Une nouvelle ligne de 16km (soit 26km de rails) avec 27 stations entre le nord et l'ouest de la métropole. La fréquentation attendue est de 80.000 voyageurs par jour.
50 millions d'euros pour l'extension de la ligne 1 d'Odysseum à la gare Sud de France.
255 millions pour la création de 5 lignes de Bustram et l'acquisition de 70 bus électriques.
Enfin, l'achat de 77 nouvelles rames de tram.
- 22 rames pour la Ligne 5
- 30 rames pour le renouvellement du matériel de la Ligne 1 (bientôt 25 ans)
- 17 rames pour couvrir la hausse de fréquentation liée à la gratuité
- 8 rames pour la réserve
Malgré la gratuité, les recettes des ventes (hors résidents de la métropole ou passagers sans pass) se maintiennent à un bon niveau, comme prévu selon la métropole, 500.000 euros par mois, soit 30% des recettes antérieures.