Alors que l'intersyndicale appelle à une mobilisation "massive" contre la réforme des retraites mardi 7 mars, l'activité de nombreux secteurs devrait être affectée par cette nouvelle journée de grève. Des blocages et des manifestations sont annoncés dans les départements de l'ancien Languedoc-Roussillon. En voici le détail.
Ce 7 mars sera-t-il un "mardi noir" comme le souhaite l'intersyndicale en lutte contre la réforme des retraites ? En tout cas, elle appelle à une mobilisation "massive" alors que le texte est en ce moment soumis au vote du Sénat.
Objectif : peser sur les débats de la chambre haute, dominée par la droite et la convaincre de ne pas entériner le projet. Dans les cinq départements de l'ex-Languedoc-Roussillon, ce mot d'ordre pourrait être très suivi dans de nombreux secteurs et des blocages et manifestations sont déjà annoncés à Montpellier, Nîmes, Perpignan ou encore Carcassonne.
Comme lors des précédentes journées de mobilisation, les transports en commun devraient être fortement affectés. C'est le cas de la SNCF. En Occitanie, la société de transport ferroviaire ne prévoit que 2 TER sur 5, la majeure partie de ces liaisons étant assurées par autocars. Un seul TGV INOUI et OUIGO sur 5 (mais 1 TGV province/province sur 10) également, mais aucun train pour les deux nuits à venir, ni Intercités, hormis des cars de substitution qui circuleront entre Toulouse et Hendaye.
Pour ce qui est des transports urbains, attention : à Montpellier, un mouvement de grève perturbe dès ce lundi le trafic des lignes de bus 23,24,25,26 de la TAM.
Enfin à l'aéroport de Montpellier, à l'heure où nous publions, seuls les vols de 9 heures 55 et celui de 10 heures 40 en provenance et à destination de Roissy sont annulés. A l'aéroport de Perpignan, dès ce soir, le vol devant arriver d'Orly à 20 heures 55 est annulé.
Tableau noir dans les écoles
L'Education nationale sera aussi très touchée. Dans l'Hérault, le principal syndicat enseignant, le SNUIPP-FSU, annonce 91,60% de grévistes dans le premier degré au vu des remontées d'information de ses adhérents. Des remontées toutefois moindres que lors des précédentes journées de grève contre la réforme des retraites, en raison des vacances scolaires ces deux dernières semaines. Ce lundi matin, jour de rentrée, l'organisation avait déjà recensé 13 écoles fermées dans le département.
Dans le second degré, le SNES organise des assemblées générales dès ce lundi pour "organiser l'arrêt des collèges et des lycées le 7 mars", selon le compte Twitter de l'antenne montpelliéraine du syndicat enseignant.
Fermeture de la faculté de Lettres de Montpellier
Les étudiants devraient se joindre aux cortèges. Bloquée par les jeunes grévistes lors des précédentes journées de mobilisation, l'université Paul Valéry de Montpellier a cette fois pris les devants et choisi de fermer l'ensemble de ses sites ce mardi 7 mars. La présidence précise qu'aucune absence ne sera relevée. Une décision contestée par le syndicat étudiant SCUM sur son compte Twitter : "le SCUM dénonce cette mesure, qui fait ici le jeu du gouvernement en entravant la mobilisation étudiante".
Plusieurs blocages dans les Pyrénées-Orientales
De nombreuses actions sont aussi prévues dans les Pyrénées-Orientales. Dès l'aube, les centres de tri postal et des finances publiques seront bloqués. Les personnels pénitentiaires de la maison d'arrêt de Perpignan devraient aussi se rassembler devant leur établissement.
Puis, de 7 heures 30 à 9 heures 30, aura lieu le blocage des deux ronds-points d'accès à l'autoroute A9 de Perpignan sud et Rivesaltes (l'ambition est de paralyser le péage frontalier du Perthus, emprunté chaque jour par près de 8000 poids lourds). Ensuite, les grévistes partiront défiler à Perpignan. Les manifestants se sont donnés rendez-vous à 10 heures 30 place de Catalogne.
Sur son compte Facebook, l'union départementale de Force Ouvrière relaie le tract de l'intersyndicale et le slogan "Stop on bloque tout" :
La liste des manifestations
Comme à chaque acte de la mobilisation, des manifestations sont aussi organisées dans les autres principales ville du Languedoc et du Roussillon. En voici la liste.
Dans l'Hérault :
- Béziers : 11 heures, au départ de la bourse du travail,
- Sète : 10 heures 30 depuis la mairie,
- Clermont l'Hérault : rendez-vous à 11 heures allée Salengro pour des grillades, discours et le départ du cortège,
- Ganges : pique-nique revendicatif à midi devant l'hôtel de ville avant le défilé de 13 heures,
- Montpellier : à midi place de l'Europe pour le rassemblement et les prises de parole, puis départ de la manifestation à 14 heures rives du Lez.
L'union départementale CGT publie la liste des autres manifestations du département.
Dans le Gard :
- Alès : 10 heures depuis la gare SNCF,
- Uzès : coup d'envoi à 10 heures sur la place de la mairie,
- Bagnols-sur-Cèze : rendez-vous à 10 heures 30 devant le monument aux morts,
- Nîmes : 14 heures 30 au départ des Jardins de la Fontaine pour une manifestation annoncée comme "départementale".
Dans l'Aude :
Même horaire pour les défilés de Carcassonne (square André Chénier) et Narbonne (devant le théâtre) : 14 heures 30.
En Lozère :
Les syndicats donnent rendez-vous aux manifestants à 10 heures 30 sur la place Urbain V à Mende. Un cortège qui sera suivi d'un pique-nique "revendicatif et festif" à 13 heures.
Prolongement des actions le 8 mars
Le mouvement ne devrait pas s'arrêter au soir de ce 7 mars. Alors que les syndicats doivent se revoir pour dessiner la suite de la mobilisation, des actions sont déjà planifiées pour le lendemain, mercredi 8 mars, journée internationale des droits de la femme.
Dans les Pyrénées-Orientales, des rassemblements sont prévus ce jour-là devant le MEDEF 66 et la Direction des Services Académiques de l'Education Nationale (DSDEN) avant une manifestation à 18 heures place de la Victoire et une "soirée de lutte et des solidarités" comme l'annonce sur Facebook l'union départementale FO.
Manifestation aussi le 8 mars dans l'Hérault, à Ganges à 11 heures 30, à Béziers à 14 heures et à Montpellier au départ de la place Zeus à 14 heures (des bus transporteront les manifestants depuis Lodève et Clermont-l'Hérault).